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Lisibilité d'une image à travers le prisme du graphisme


mass_

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Il y a une question qui revient souvent sur le discord à propos de l'intérêt de travailler en valeurs de gris. C'est-à-dire, est-il préférable de travailler en colorisation directe ou indirecte ? Pour ma part, je pense que la solution à cette question ne réside pas tant dans la technique que dans la compréhension de ce qui rend une image lisible. En réalité, utiliser la colorisation directe ne devrait pas nous dispenser de raisonner en valeurs de gris. Je vous explique tout de suite pourquoi.

Les valeurs de gris

 

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Voici pour commencer un schéma présentant une suite de A. Jusqu'ici rien d'extraordinaire. La seule chose que l'on peut remarquer c'est que plus la valeur du fond et celle de la lettre tendent à se rapprocher, moins les formes se distinguent. Au contraire, plus l'ensemble est contrasté, plus l'image la lettre se détache du fond sur lequel elle s'inscrit.

On remarquera au passage que la lettre présentée ainsi reprend toute sa dimension de pictogramme puisqu'elle représente à l'origine une tête de bœuf. Pourquoi je vous dis ça ? Parce en graphisme on s'intéresse au visible autant qu'au lisible. A priori on pourrait penser que le texte n'a pas grand chose à voir avec l'image, que le graphisme est un autre domaine. Pas tant que ça. En réalité, le graphisme apporte une puissante compréhension des secrets de l'image et il serait vraiment dommage de s'asseoir dessus.

Alors, pour illustrer mon propos, reprenons la même image mais cette fois-ci, avec du texte qui n'est pas du tout mis en page, et ce volontairement pour bien comprendre l'aspect graphique d'une image.

 

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La question est simple, à partir de quand selon vous le texte devient difficile à lire ? Pensez-vous que vous fatigueriez moins vite à la lecture si vous lisiez du gris clair sur du gris moyen à la place du noir et blanc ? Quand on crée une affiche, on dit qu'elle doit être visible avant d'être lisible. Par conséquent, je vous invite à contempler cette image d'encore plus loin, jusqu'à ne plus distinguer que des formes vagues.

Si vous observez d'un peu plus loin la première image en plissant les yeux, vous constaterez que la diagonale centrale (c'est-à-dire là où le texte et le fond sont à la même valeur)  gêne la lecture globale de l'image. Tandis que dans la seconde, on ne voit qu'elle. Cela est dû à la masse de la lettre A sur laquelle notre regard se polarise.

On pourrait passer des heures à chercher le pourquoi du comment, scientifiquement une image se comporte de telle ou telle façon à nos yeux. Artistiquement parlant, chaque image présente des caractéristiques différentes et ici, au lieu de rentrer dans les détails nous allons nous contenter de rester dans l'observation. Ici nous observons des phénomènes très différents sur deux images presque identiques. Lorsque vous dessinez, les valeurs de gris dépendent de ce qui est présent sur votre feuille, et en particulier les masses.

Passons à la couleur

Avant de parler colorisation, j'aimerais porter votre attention sur quelque chose. Le choix des couleurs est certes au goût de chacun. Pour autant, d'un individu à l'autre nous ne percevons pas les formes et les couleurs avec la même acuité. Et l'âge modifie notre perception. Ainsi, les personnes âgées auront du mal à lire des petits caractères ou des caractères peu ouverts. Par exemple, pour les ergonomes, le bleu devrait être proscrit pour l'écriture de textes longs sur écran. Simplement parce que le bleu est une couleur sur lequel le regard a beaucoup de difficulté à se fixer.

D'autre part, le premier réflexe lorsque l'on veut créer du contraste est de choisir la complémentaire. Et ça, c'est une fausse bonne idée. Comprenez que ce n'est pas qu'il ne faut pas faire de contraste de complémentaire, c'est que le contraste des complémentaires ne peut suffire à la lisibilité. Pourquoi ? Observons cette image ci-dessous

 

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Ici, nous ne sommes pas sur des complémentaires pures mais sur des complémentaires choisies par un artiste qui s'est dit que la complémentaire était par là et que pour la colorisation il n'avait pas besoin de réfléchir au-delà de ses goûts personnels. Bien, à gauche l'image en couleur, à droite de chaque image, son passage en niveau de gris. Je vous laisse apprécier le résultat...

Il faut également savoir que c'est une fausse bonne idée d'écrire du bleu sur du orange, ou du rouge sur du vert ou du jaune sur du violet. Pourquoi ? Démonstration

 

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Vous sentez cette douce vibration ? C'est votre œil qui cherche à s'équilibrer. Ici les valeurs de gris ne nous aident pas. Contrastons encore un peu dans ce cas

 

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C'est mieux mais est-ce tellement plus agréable ? Johannes Itten a théorisé 7 contrastes colorés. Ici nous parlons de l'effet de plusieurs contrastes associés : contraste de quantité, de complémentarité et de contraste de simultanéité (🙏@Neuf150, j'étais passée à côté). Je me contente de vous renvoyer vers ce lien http://visualdsgn.fr/apprendre-7-contrastes-de-couleurs-itten. Également je vous invite à lire le livre d'Itten, l'Art de la couleur.

La colorisation directe

Pour la colorisation indirecte, vous l'aurez compris, vos valeurs de gris vont vous indiquer la voie à suivre lors du passage à la colorisation. Mais attention à ne pas perdre de vue vos valeurs initiales qui peuvent se trouver altérées. Pour la colorisation directe, il est facile de penser que l'on peut décider des couleurs que l'on pose et s'affranchir des valeurs de gris, ou regarder vite fait comment ça se passe avant de revenir à la couleur.

C'est confortable de tout faire en fonction de ses goûts. Pour autant, la colorisation directe ne vous dispense pas de réfléchir à la lisibilité de vos créations. Parce que dans l'absolu vous ne créez pas pour vous mais pour tout le monde. Si vous réalisez vos œuvres par rapport à votre unique point de vue, il y a peu de chances qu'elles soient appréciées.

Observons l'image suivante

 

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A gauche notre image initiale, à droite je me suis contentée de réajuster les teintes par rapport aux valeurs. Peut-être dans un premier temps n'aurais-je pas choisi ces couleurs, mais qu'est-ce qu'on y gagne question confort de lecture !

Terminons par un cas concret

@franz_ a accepté dans sa grande bonté de me prêter l'évolution de l'un de ses dessins.

 

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Dans un premier temps, @franz_, qui pratique essentiellement la colorisation directe, me demande ce que j'en pense. Je lui réponds que selon mon sentiment, bien que je sois vraiment très enchantée par le dessin, le résultat me paraît plat et lui demande de passer son dessin en noir et blanc. Résultat, nous obtenons un beau contre-jour.

Il faut bien comprendre qu'il n'y a pas de vérité absolue dans l'art. Et lorsque nous créons, parfois cela fonctionne et parfois ça ne fonctionne pas. Qui plus est, notre avis est très subjectif, c'est la raison pour laquelle il ne faut pas hésiter à le contrebalancer. Si vous avez l'impression que quelque chose ne fonctionne pas, il faut chercher. Ici nous avons discuté d'une orientation possible, mais certainement auriez-vous eu d'autres idées peut-être équivalentes, peut-être meilleures, peut-être moins bonnes. Tout ce qui compte c'est qu'à l'arrivée, l'image fonctionne.

Pour ma part ici, je pense que le contrejour ne fonctionne pas. Si dans un autre contexte ça aurait été chouette(?), ici la chouette en question semble s'éteindre. Or il apparaît qu'elle devrait être bien plus mise en valeur d'autant plus que la chouette est un symbole positif dans l'illustration ci-présente.

@franz_ a finalement opté pour modifier la lumière

 

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Cette fois-ci l'image est plus lisible du fait que le sujet principal est mis en avant par rapport au fond. Ce ne sont pas forcément les choix que vous ou moi aurions fait, ou peut-être auriez-vous totalement opté pour la même solution. Le principal c'est que cela fonctionne. Au final, @franz_ a proposé une variante en modifiant la line et je suis certaine que par la suite il essaiera encore autre chose jusqu'à ce qu'il soit totalement satisfait

 

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Voilà, n'hésitez pas à commenter et à apporter vos précisions, à corriger mes erreurs s'il y en a également !

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  • mass_ changed the title to Lisibilité d'une image à travers le prisme du graphisme

Merci @mass_. je suis très heureux que mon dessin ait pu illustrer ton article si explicatif et clair. Hyper intéressant!  J'en viens ainsi à me poser pas mal de question. Notamment sur ma technique personnel. 

L'exemple du texte orange sur fond gris/bleu m'a bien flingué les yeux. Depuis je vois des étoiles.

Beau boulot.

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Très bon sujet @mass_ de plus remettre Itten à la connaissance de tous est judicieux.
Dans la partie, passons à la couleur, outre le contraste de quantité, il y a aussi celui-ci de simultanéité qui brouille la lecture du texte. 
En ce qui concerne, la méthode (directe-indirecte) il semblerait que la difficulté ressentie par le nouvel utilisateur de l’indirecte, vient du fait qu’il a tendance à corriger tout sur le calque couleur alors qu’il faudrait qu’il travaille sur le calque dessin en gris ? C’est un peu comme pour les débutants avec une tablette (sans écran), il faut prendre l’habitude de ne plus regarder sa main dessiner mais regarder ce qu’il se passe sur l’écran de son pc.

 

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@franz_Merci à toi pour ton concours ! Comme rappelé par @Neuf150, le fait que tu aperçoives le fond en gris est dû au contraste de simultanéité. Le fond est bel et bien bleu, c'est ton œil qui du fait du orange cherche à le convertir en gris. Moi aussi j'aurais bien eu besoin d'un Efferalgan si ça peut te réconforter...

@Neuf150 Je pense que la difficulté de la colorisation indirecte c'est qu'elle nous sort de notre zone de confort. Il est plus facile de raisonner directement avec notre affection pour les couleurs que de devoir s'en abstraire puis les projeter sur un projet déjà terminé. Ensuite il y a la frustration vis-à-vis de la technique pour obtenir un rendu satisfaisant. Tant que l'on veut obtenir le résultat que l'on a dans la tête on ne peut pas raisonner en niveaux de gris sans se sentir amputé de quelque chose. Comme je l'indiquais sur le dernier exemple du A, les couleurs qui apparaissent après correction par rapport au rendu en noir et blanc ne sont pas forcément celles que j'aurais choisi personnellement. C'est surtout ce qui fonctionne. Pour le graphiste il y a une notion très pragmatique qui peut sembler restrictive quand on dessine pour soi, il faut que ça marche, que les gens remarquent, voient, lisent le document qui leur est présenté. Au final, ce sont bien tes choix mais pas tes préférences. Je pense que la colorisation indirecte met l'artiste en face du même problème

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@mass_ voilà une bonne question : choix ou préférence... il y a un parallèle que je soumets, tout le monde peut faire de la musique et la trouver « belle », néanmoins si elle venait à être écoutée par un musicien, il remarquerait les fausses notes et la trouverai affreuse... notre choix n’est il pas de temps en temps des fausses notes que certaines théories/pratiques remettent en ordres ?

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@Neuf150 Un choix n'existe que s'il est volontaire. Si malgré moi je fais une fausse note c'est une erreur. Un autre musicien remarquerait les fausses notes mais apprécierait le potentiel de celui qui joue. Les théories permettent de prendre du recul sur soi, elles nous informent de nos croyances et nous aident à reformuler notre propre perception des choses. Elles forcent l'humilité, et de cette remise en question de nous-mêmes nous pouvons comprendre que nos préférences sont très narcissiques, stéréotypées et loin d'être des choix, elles sont des reproductions brutes de ce que l'on connaît sans aucune forme de nuance.

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@mass_ désolé d’où mon erreur, notre préférence n’est-elle pas de temps en temps des fausses notes que certaines théories/pratiques remettent en ordre ?

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@Neuf150 Pas forcément, parce qu'en éduquant nos sens et en acceptant d'entendre que notre première intention n'est peut-être finalement pas la bonne, on apprend à aimer des choses que nous aurions rejetées au premier abord. La préférence, elle, évolue et on peut se mettre à aimer des choses qui ne nous auraient pas attirées a priori.

Les théories structurent notre façon de pensée, elles nous mettent dans un état d'esprit et on peut reconnaître l'appartenance de telle ou telle personne à une école rien que par sa façon de se comporter. C'est la raison pour laquelle il convient de remettre en question la théorie parce que rien n'est définitif. Johannes Itten a proposé une très bonne base mais les 7 contrastes semblent un peu datés. Il existe d'autres manières de penser la couleur qui produisent des résultats plus fluides.

Les fausses notes, si elles sont accidentelles, sont des erreurs, des imperfections qui font partie du processus d'apprentissage. Si elles sont volontaires c'est un choix. Je te fais tout de suite la liaison entre les deux : plus tu éduques tes sens à travers la théorie, la curiosité et la remise en question permanente de ce que tu produis, plus tu es capable de faire des choix. A ce moment-là seulement, la préférence, le goût personnel peut s'exprimer de manière libre et éclairée

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Très juste ce comparatif de la musique cher @mass_. Venant de là à la base je trouve que c'est plus facile à intellectualiser que l'art graphique.
La fausse note en vrai n'existe pas, quand on sait ce qu'on fait. Donc une fausse note est bien fausse, et ne montre qu'une erreur, ou une approximation. C'est le travail et l'expérience qui fait que l'on peut jouer avec et s'en accommoder. Le fameux savoir construire pour déconstruire, le Jazz et en poussant même le free Jazz qui pourraient être de bons exemple d’intégration de "fausses" note à la musique, sont en fait des styles extrêmement complexes à produire, demandant beaucoup d'apprentissage et une connaissance parfaite de la théorie de la musique. Avoir appris par coeur tous les mouvements, répété ad nauseam les cadences et règles d'harmonie, etc. Intégrer une dissonance sonnante hors accident heureux, n'est pas possible.
L'expérimental ne compte pas, car son essence, est justement d'expérimenter, et on en revient à ces styles de niche que l'on peut défendre par sa philosophie, mais non plus par sa maîtrise.

Autre exemple, l'aspect culturel. En musique Indienne par exemple, on pourrait trouver que certaines harmonies sont fausses, mais pourtant non. C'est juste que le spectre harmonique n'est pas découpé pareil, et que culturellement, le cerveau s'est habitué à ça depuis longtemps. Du coup c'est une incompréhension d'écoute par biais cognitif et culturel. Ca peut arriver aussi.

En tous cas, on ne peut excuser l'emploi non maîtrisé d'erreur par un choix, c'est en général le syndrome de faire passer son style avant sa maîtrise, et c'est une erreur d'apprentissage qui souvent est plus là pour servir d'excuse, qu'une vraie direction artistique. Sauf encore une fois à faire de l'expérimental, et donc ne concernera qu'un petit nombre de personne qui seront en général plus intéressés à la démarche qu’au résultat.

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@mass_ En éduquant nos sens et en acceptant d’entendre que notre première intention n’est peut-être finalement pas la bonne, l’on comprend la différence, grâce à la théorie/pratique, entre « fausser » et « bonne » note. Alors notre préférence évolue et l’on peut se mettre à aimer des choses qui ne nous auraient pas attiré à priori.  Le choix peut alors pleinement exprimer nos préférences, elles aussi « éduquées ».

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@Mao Mornity En musique l'éducation de l'oreille c'est assez flagrant. Je me souviens avoir eu l'impression qu'un train me passait dessus la première fois que j'ai écouté Petrucciani ! Je me disais, mais il est fou de jouer toutes les notes en même temps XD

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@Neuf150l'évolution des goûts c'est tout à fait normal. Mais elle est complètement différente entre le spectateur et le créateur. Le premier va avancer a posteriori, là ou le second le fera a priori.

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@Mao Mornity c’est le spectateur qui va avancer a priori et le second a posteriori (En s'appuyant sur l'expérience, sur les faits constatés (par opposition à a priori)) ?

Modifié par Neuf150

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Bé non justement je parle pas d'a priori mais de temporalité, c'était peut être pas très clair j'en convient. Le créateur anticipe sa production, il doit penser en ammont, a priori donc, pour mener à bien son projet. Le spectateur lui s'il n'adhère pas à l’œuvre, mais que la recherche, et/ou la répétition de sa vision/écoute lui permet d’apprécier avec le temps, nous sommes bien a posteriori.

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YAS !

Hyper important comme sujet je trouve, j'avoue que j'sais pas si j'aurais nommé ca "graphisme" mais plutot de "compo graphiques" et d'abstraction (mais la j'fais chier sur les mots :d) parce que c'est les fondamentaux des contrastes qui sont les memes en peinture (couleurs, tailles, motif, ligne de force etc).

Perso mon gros souci avec l'indirecte, c'est que c'est ni organique et intuitif en terme de peinture ni rapide pour tenir correctement le moindre délai vu qu'on "fait le travail deux fois" dans le cas ou le travail final est une peinture en couleur. Les valeurs c'est génial pour reflechir vite et esquisser par contre, en placant deja des premiers contrastes.

 

Pour ce qui est des couleurs complémentaires chaque fois que j'ai vu des articles sur ca c'etait juste débile. Trop simplifié au point d'etre imbuvable et faux pour quelqu'un qui doit apprendre a utiliser des couleurs, au final les etudes de maitres font des bien meilleurs profs.

 

Apres les valeurs c'est vraiment un truc qui est matraqué en digital comme le saint graal mais qui est pas hyper précis comparé aux tradi. Une couleur est liée a la fois a sa teinte et valeur mais aussi le ressenti et la température et sa reaction avec ses voisines. Et aussi les valeurs "sous entendues" par une couleur (le jaune est la couleur "la plus claire" a l'oeil. Le mauve "la plus foncée").

Certains artistes qui sont des malades de la couleur et de la température travaillent avec des valeurs hyper regroupées et beaucoup de "midtones" (Everett par ex)

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https://www.youtube.com/watch?v=-Kcsur5A0dI

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Alors tu m'as perdu, dès que tu as parlé de "tête de boeuf" ?
Revenu au problème de colorisation directe ou indirecte, c'est intéressant d'utiliser les 2 procédés notamment quand on apprend, mais ce n'est pas "naturel" de peindre comme ça, sauf si on fait une oeuvre uniquement en valeurs de gris. Du coup repasser une illustration en gris, ça donne forcément quelque chose de différent et effectivement il peut être plus percutant ou plus lisible d'utiliser un contraste fort en gris quand en couleurs on évitera de le faire.
Après il y a aussi le problème de la saturation en fait et surtout vu sur un écran plutôt qu'un support réel.
J'ai aussi le problème, que je n'obtiens pas les mêmes résultats que toi pour le A rouge sur du vert ou du bleu quand je désature l'image, ou quand j'applique un calque au-desus en mode couleur qui est censé donner des valeurs plus proches de ce qu'on observe.
Concernant l'oeuvre de Franz, c'est dur de choisir, l'illustration est très jolie. Oui la 1ère en couleurs paraît légèrement fade, en noir et blanc ça va. Pour la 2e l'ajout d'une lumière venant du bas est un peu trop forte en couleurs, l'oiseau se prend un spot en pleine tête, ça fait vraiment pas naturel ... mais paradoxalement en noir et blanc ça marche très bien. Pour la 3e le changement d'une line plus épaisse donne un côté encore irréaliste en couleurs, qui peut fonctionner, mais dans ce cas tous les éléments doivent se retrouver avec ce style et je me demande si les nuages ne devraient pas aussi avoir une line modifiée.

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@Petignome Alors non, je parle bien de graphisme parce que c'est une discipline à part entière dont le graphiste est l'illustre représentant. Pour un graphiste ici, on n'est pas encore dans la composition graphique, je n'ai pas parlé de tout ce qu'il y a autour des valeurs et des couleurs comme le choix de la typo, l'utilisation des masses, la grille de mise en page ou encore le support. Pour parler de composition il  faut qu'il y ait une interrelation entre tous les éléments qui composent un ensemble qui conduise à une synergie visuelle.

Il y a plusieurs écoles pour la couleur, il faut bien comprendre qu'en tradi on peint avec des pigments, c'est-à-dire en raisonnant à partir de la synthèse soustractive tandis qu'en peinture numérique on peint avec de la lumière en raisonnant soit sur un rendu écran c'est-à-dire fait de lumière, soit sur un support imprimé c'est-à-dire en convertissant l'ensemble en pigments. Soit les deux. Automatiquement ça crée un embranchement sur d'autres formes de raisonnement d'autant plus que les calques sont faciles à utiliser.

Il est toujours intéressant de passer en noir et blanc les peintures de grands maîtres. Je recommande à ce titre Rembrandt. La Joconde également, le résultat peut être surprenant par rapport à ce à quoi on pourrait s'attendre. Il y a maîtrise des valeurs chez les grands peintres, mais tout dépend du contexte et de leur école de pensée.

Ensuite en graphisme, les valeurs sont fondamentales parce que vous devez être lu et vu par tout le monde en tenant compte des handicaps et particularités visuelles telles que le daltonisme. C'est la raison pour laquelle j'ai choisi le vert et le rouge plus haut. En gris, vous prenez le risque que le daltonien ne voit qu'un ensemble gris...

En dehors de Itten, une autre pratique s'est imposée dans le graphisme, soit construire une harmonie de couleurs analogues, soit construire une harmonie en deux couleurs dont une dominante et l'autre complémentaire. Pour ma part, rien ne vaut l'expérimentation. Mais je parle bien de prisme du graphisme parce que le graphiste n'a pas besoin de réaliser un chef d’œuvre, il a besoin de convaincre quelqu'un d'acheter quelque chose. C'est donc très différent de la peinture, il faut tenir compte du but et des limites que celui-ci impose

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@Tom O'Graphy Les lettres de l'alphabet représentent des choses concrètes à l'origine https://www.tempslibre.ch/actualites/d-ou-viennent-et-que-signifient-les-lettres-de-l-alphabet-418

Quand tu fais du graphisme tu prends l'habitude de n'observer que la graphie générale sans lui donner de sens (c'est-àdire la forme particulière que donne l'ensemble d'un mot par exemple) Je me suis surprise un jour à reconnaître une plaque d'immatriculation non pas en lisant les chiffres et les lettres mais parce que j'avais photographié la répartition des blancs et des noirs. Je suis sûre qu'un jour je me repérerai au QR code x)

Il faut adapter la couleur à l'impression générale qu'elle donne sans perdre de vue les valeurs qui lui sont attachées. Il n'y a pas d'absolue vérité, il ne faut pas hésiter à retoucher. L'écran permet d'accéder à un nombre exagérément grand de couleurs tandis que l'impression ne peut en produire autant. Quand tu produis une œuvre, tu dois savoir si tu veux l'imprimer ou non pour anticiper la perte de couleurs. Si tu ne crées que pour une impression il faut travailler en se repérant au CMJN (la fenêtre du sélecteur de couleur affiche un avertissement sous forme d'un triangle jaune lorsque la couleur sélectionnée n'existe pas en CMJN)

La saturation de l'écran n'est pas le problème, c'est le changement d'écran qui affecte le résultat. Selon l'étalonnage de ton écran tu n'auras pas exactement les mêmes valeurs, raison pour laquelle il vous faut me faire confiance lorsque je passe les couleurs en niveaux de gris. Je me suis basée sur mon écran, les variations sont inévitables. Ces variations rendent nécessaires la prise en considération des valeurs pour être sûr que quoiqu'il arrive, qu'elle que soit la couleur affichée par l'écran, le résultat puisse être lisible.

Pour franz_ c'est une question de parti pris, et de ta perception depuis ce que ton écran a décidé d'interpréter. Et c'est vrai qu'il raisonnait sur un résultat imprimé, du coup l'exemple reste très limité. Mais c'est toute la complexité du travail en valeurs de gris. Colorisation directe ou indirecte, il ne faut pas perdre de vue le rendu final que l'on souhaite obtenir. Et on a le droit d'aimer la couleur pour elle-même aussi xd, il ne faut pas s'interdire

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@mass_ Ah ouais j'comprends mieux le titre du coup, j'ai tendance a interpreter les principes derriere avec le biais de la peinture 😛

Ouais pour la différence entre ecrans et papier on est d'accord, je disais plus ca dans l'idée que les valeurs sont plus poussées en avant que d'autres types de contrastes qui ont l'air d'etre un peu oubliés (malheureusement). Apres je dis quand meme ca sans vouloir déforcer l'impact des valeurs non plus ;d

Les daltoniens c'est pas mal comme exemple qui justifie des valeurs, c'est une contrainte effectivement plus prise en compte par des graphistes ca 😛

Il y a 15 heures, mass_ a dit :

le graphiste n'a pas besoin de réaliser un chef d’œuvre, il a besoin de convaincre quelqu'un d'acheter quelque chose. C'est donc très différent de la peinture, il faut tenir compte du but et des limites que celui-ci impose

J'sais pas si tu sous-entends que la peinture se doit d'etre un chef d'oeuvre dans le sens de chercher la beauté / l'esthétique ? J'suis pas trop d'accord avec ca j'dois dire si j'interpete pas mal ce que tu dis. Suffit de voir l'evolution de picasso, l'art abstrait, les dadas ou les performances coté artistique ou tous les métiers d'artiste de production. Y'a un eventail quand meme tres large qui s'en fout du chef d'oeuvre et qui cherche juste a vendre ou convaincre d'une idée autant qu'un marketeux.

Super cool le lien de l'histoire des lettres, j'avais vu y'a tres longtemps l'histoire des représentations des chiffres, c'est hyper intéressant comme sujet ! <:

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@Petignome Les contrastes et les valeurs sont deux choses différentes, il faut bien séparer les deux. Mais je suis d'accord avec le fait qu'on ne peut pas se référer uniquement aux valeurs, il faut être polyvalent. Accessoirement, si ton paint ne peut être lu par un daltonien c'est navrant et c'est dommage de ne cantonner le sujet qu'au graphisme.

Ensuite tu me mélanges plusieurs sujets de bac de philo. Sujet 1 "Qu'est-ce que le beau ? L'art doit-il être beau ? L'esthétique et le beau sont-ils confondus ?" et Sujet 2 "L'artiste doit-il ne produire que des chefs-d'oeuvre ? Qu'est-ce qu'un chef-d'oeuvre ? Quelle est la valeur d'une œuvre non-achevée ? Ou quel doit être le sens de l'art ?"

Pour l'heure, je resterai juste sur l'aspect pragmatique qu'effectivement, tout dépend de la destination de ton œuvre et de ta quête intérieure. Pour simplifier, je me suis contentée de dire que en général, la peinture, les beaux-arts s'axent sur le côté philosophique inhérent à la notion d'art, donc à la recherche d'une esthétique, de nouvelles formes et dans l'intention d'aboutir à des formes toujours plus sophistiquées. Et à la notion de chef-d'oeuvre. Tandis que côté graphisme pur, on cherche à produire, le résultat doit être avant tout satisfaisant, dans le sens de "qui fonctionne". C'est bien sûr caricatural parce qu'il y a des passerelles entre les deux, moi-même je ne peux pas m'en tenir à cette vision des choses. Le dada est totalement à l'origine du graphisme comme du design, et de l'aspect marketing qui va avec. Ça donne à réfléchir

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Je parle bien des valeurs dans leur utilisation en peinture pour servir les contrastes nécéssaire pour la lecture. Ce que j'essaie d'exprimer c'est surtout que j'ai l'impression depuis que je peins d'avoir énormément vu le matraquage des valeurs comme THE contraste a gerer. Comme si on pouvait rendre secondaire tous les autres comme les couleurs, taille, motifs etc. J'sais pas si j'l'explique mieux dans ce sens la ?

Pour la problématique des daltoniens, c'est pas vraiment comme ca que j'le disais, c'est plus dans le sens que la contrainte du daltonisme n'est pas vraiment pensée dans le domaine de la peinture a la base, contrairement aux travaux de graphistes qui vont finir par avoir des plaintes car leur travail serait inadapté s'il en tient pas compte, ce qui est du coup intéressant a entendre et a potentiellement ajouter a des elements a prendre en compte dans une peinture. Apres pour avoir deja vu des daltoniens en ecole d'art, c'est franchement tres difficile de comprendre ce qu'ils voient et comment tu doit adapter sans déforcer le resultat pour les non daltoniens. Du coup les valeurs sont les seules choses prises en compte pour un graphiste ?

Sinon on a  pas de bac de philo en belgique huhu 😛 Mais ma question et mon interpretation étaient justement sur la différences pas assez variée entre les deux "extremes" des beaux arts et du graphisme. J'voulais juste etre sur de quels concepts tu visais. Mais comme tu le dis juste apres, on est d'accord au final.

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Le 12/2/2020 à 3:59 PM, mass_ a dit :

Il y a une question qui revient souvent sur le discord à propos de l'intérêt de travailler en valeurs de gris. C'est-à-dire, est-il préférable de travailler en colorisation directe ou indirecte ? Pour ma part, je pense que la solution à cette question ne réside pas tant dans la technique que dans la compréhension de ce qui rend une image lisible. En réalité, utiliser la colorisation directe ne devrait pas nous dispenser de raisonner en valeurs de gris. Je vous explique tout de suite pourquoi.

Les valeurs de gris

 

a.jpg.f1fcb3f1cf6769d5c55248a266228f1a.jpg

 

Voici pour commencer un schéma présentant une suite de A. Jusqu'ici rien d'extraordinaire. La seule chose que l'on peut remarquer c'est que plus la valeur du fond et celle de la lettre tendent à se rapprocher, moins les formes se distinguent. Au contraire, plus l'ensemble est contrasté, plus l'image la lettre se détache du fond sur lequel elle s'inscrit.

On remarquera au passage que la lettre présentée ainsi reprend toute sa dimension de pictogramme puisqu'elle représente à l'origine une tête de bœuf. Pourquoi je vous dis ça ? Parce en graphisme on s'intéresse au visible autant qu'au lisible. A priori on pourrait penser que le texte n'a pas grand chose à voir avec l'image, que le graphisme est un autre domaine. Pas tant que ça. En réalité, le graphisme apporte une puissante compréhension des secrets de l'image et il serait vraiment dommage de s'asseoir dessus.

Alors, pour illustrer mon propos, reprenons la même image mais cette fois-ci, avec du texte qui n'est pas du tout mis en page, et ce volontairement pour bien comprendre l'aspect graphique d'une image.

 

lazydog.jpg.684290f84da8336a3ddf3e821b89f447.jpg

 

La question est simple, à partir de quand selon vous le texte devient difficile à lire ? Pensez-vous que vous fatigueriez moins vite à la lecture si vous lisiez du gris clair sur du gris moyen à la place du noir et blanc ? Quand on crée une affiche, on dit qu'elle doit être visible avant d'être lisible. Par conséquent, je vous invite à contempler cette image d'encore plus loin, jusqu'à ne plus distinguer que des formes vagues.

Si vous observez d'un peu plus loin la première image en plissant les yeux, vous constaterez que la diagonale centrale (c'est-à-dire là où le texte et le fond sont à la même valeur)  gêne la lecture globale de l'image. Tandis que dans la seconde, on ne voit qu'elle. Cela est dû à la masse de la lettre A sur laquelle notre regard se polarise.

On pourrait passer des heures à chercher le pourquoi du comment, scientifiquement une image se comporte de telle ou telle façon à nos yeux. Artistiquement parlant, chaque image présente des caractéristiques différentes et ici, au lieu de rentrer dans les détails nous allons nous contenter de rester dans l'observation. Ici nous observons des phénomènes très différents sur deux images presque identiques. Lorsque vous dessinez, les valeurs de gris dépendent de ce qui est présent sur votre feuille, et en particulier les masses.

Passons à la couleur

Avant de parler colorisation, j'aimerais porter votre attention sur quelque chose. Le choix des couleurs est certes au goût de chacun. Pour autant, d'un individu à l'autre nous ne percevons pas les formes et les couleurs avec la même acuité. Et l'âge modifie notre perception. Ainsi, les personnes âgées auront du mal à lire des petits caractères ou des caractères peu ouverts. Par exemple, pour les ergonomes, le bleu devrait être proscrit pour l'écriture de textes longs sur écran. Simplement parce que le bleu est une couleur sur lequel le regard a beaucoup de difficulté à se fixer.

D'autre part, le premier réflexe lorsque l'on veut créer du contraste est de choisir la complémentaire. Et ça, c'est une fausse bonne idée. Comprenez que ce n'est pas qu'il ne faut pas faire de contraste de complémentaire, c'est que le contraste des complémentaires ne peut suffire à la lisibilité. Pourquoi ? Observons cette image ci-dessous

 

1256536623_complmentaires.jpg.b74f2dab7febec238db52db7c1989d11.jpg

 

Ici, nous ne sommes pas sur des complémentaires pures mais sur des complémentaires choisies par un artiste qui s'est dit que la complémentaire était par là et que pour la colorisation il n'avait pas besoin de réfléchir au-delà de ses goûts personnels. Bien, à gauche l'image en couleur, à droite de chaque image, son passage en niveau de gris. Je vous laisse apprécier le résultat...

Il faut également savoir que c'est une fausse bonne idée d'écrire du bleu sur du orange, ou du rouge sur du vert ou du jaune sur du violet. Pourquoi ? Démonstration

 

vibrations.jpg.b2dc1665ae05e42bd216ae1205d876f6.jpg

 

Vous sentez cette douce vibration ? C'est votre œil qui cherche à s'équilibrer. Ici les valeurs de gris ne nous aident pas. Contrastons encore un peu dans ce cas

 

vibrations2.jpg.b7eb3542c0d12609798c51a78a479467.jpg

 

C'est mieux mais est-ce tellement plus agréable ? Johannes Itten a théorisé 7 contrastes colorés. Ici nous parlons de contraste de quantité. Il faut une certaine quantité d'une couleur par rapport à l'autre pour que l’œil s'équilibre. Je me contente de vous renvoyer vers ce lien : https://pedagogie.ac-reunion.fr/arts-appliques/par-ici-la-pedagogie/la-couleur/contraste-de-quantite.html, juste pour que vous visualisiez les rapports de grandeur (également je vous invite à lire le livre d'Itten, l'Art de la couleur)

La colorisation directe

Pour la colorisation indirecte, vous l'aurez compris, vos valeurs de gris vont vous indiquer la voie à suivre lors du passage à la colorisation. Mais attention à ne pas perdre de vue vos valeurs initiales qui peuvent se trouver altérées. Pour la colorisation directe, il est facile de penser que l'on peut décider des couleurs que l'on pose et s'affranchir des valeurs de gris, ou regarder vite fait comment ça se passe avant de revenir à la couleur.

C'est confortable de tout faire en fonction de ses goûts. Pour autant, la colorisation directe ne vous dispense pas de réfléchir à la lisibilité de vos créations. Parce que dans l'absolu vous ne créez pas pour vous mais pour tout le monde. Si vous réalisez vos œuvres par rapport à votre unique point de vue, il y a peu de chances qu'elles soient appréciées.

Observons l'image suivante

 

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A gauche notre image initiale, à droite je me suis contentée de réajuster les teintes par rapport aux valeurs. Peut-être dans un premier temps n'aurais-je pas choisi ces couleurs, mais qu'est-ce qu'on y gagne question confort de lecture !

Terminons par un cas concret

@franz_ a accepté dans sa grande bonté de me prêter l'évolution de l'un de ses dessins.

 

chouette1.jpg.72bb4f3e53dfb451254b89a8eac349e3.jpg

 

Dans un premier temps, @franz_, qui pratique essentiellement la colorisation directe, me demande ce que j'en pense. Je lui réponds que selon mon sentiment, bien que je sois vraiment très enchantée par le dessin, le résultat me paraît plat et lui demande de passer son dessin en noir et blanc. Résultat, nous obtenons un beau contre-jour.

Il faut bien comprendre qu'il n'y a pas de vérité absolue dans l'art. Et lorsque nous créons, parfois cela fonctionne et parfois ça ne fonctionne pas. Qui plus est, notre avis est très subjectif, c'est la raison pour laquelle il ne faut pas hésiter à le contrebalancer. Si vous avez l'impression que quelque chose ne fonctionne pas, il faut chercher. Ici nous avons discuté d'une orientation possible, mais certainement auriez-vous eu d'autres idées peut-être équivalentes, peut-être meilleures, peut-être moins bonnes. Tout ce qui compte c'est qu'à l'arrivée, l'image fonctionne.

Pour ma part ici, je pense que le contrejour ne fonctionne pas. Si dans un autre contexte ça aurait été chouette(?), ici la chouette en question semble s'éteindre. Or il apparaît qu'elle devrait être bien plus mise en valeur d'autant plus que la chouette est un symbole positif dans l'illustration ci-présente.

@franz_ a finalement opté pour modifier la lumière

 

chouette2.jpg.2827ed63de94e4eaf10875f61b857f38.jpg

 

Cette fois-ci l'image est plus lisible du fait que le sujet principal est mis en avant par rapport au fond. Ce ne sont pas forcément les choix que vous ou moi aurions fait, ou peut-être auriez-vous totalement opté pour la même solution. Le principal c'est que cela fonctionne. Au final, @franz_ a proposé une variante en modifiant la line et je suis certaine que par la suite il essaiera encore autre chose jusqu'à ce qu'il soit totalement satisfait

 

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Voilà, n'hésitez pas à commenter et à apporter vos précisions, à corriger mes erreurs s'il y en a également !

Bravo, Mass et Franz! Un article vraiment intéressant. C’est vrai que l’apport d’une seconde lumière permet de mieux modeler un sujet et donner un rendu plus intéressant.

Par rapport à la colorisation indirecte, je vous renvoie vers le cours de Spartan où île parle de cette ligne virtuelle sur le nuancier à laquelle il faut se tenir sous peine d’altérer les contrastes. C’est ce qu’il s’est produit dans le premier exemple de la chouette.😉

Jeepy

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@mass_ @franz_

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Bravo, Mass et Franz! Un article vraiment intéressant. C’est vrai que l’apport d’une seconde lumière permet de mieux modeler un sujet et donner un rendu plus intéressant.

Par rapport à la colorisation indirecte, je vous renvoie vers le cours de Spartan où île parle de cette ligne virtuelle sur le nuancier à laquelle il faut se tenir sous peine d’altérer les contrastes. C’est ce qu’il s’est produit dans le premier exemple de la chouette.😉 

 

Jeepy

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