[DARK] Morla, la Veuve Épineuse
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[DARK] Morla, la Veuve Épineuse émerge des abysses
Le village de Crèvecoeur-sur-Épine n’avait pas vu la lumière du jour depuis sept ans. Ses habitants vivaient tapis sous des toits éclairés à la chandelle, murmurant qu’une malédiction était née au cœur du Gouffre des Racines-Noires, une fissure qui déchirait la terre telle une plaie béante. Ce soir-là, le gouffre s’agita.
Un cliquetis rugissant monta des profondeurs. Trois mille-pattes géants, leurs corps cuirassés luisants émergèrent en traînant un char de bois putréfié. À son bord se tenait Morla, la Veuve Épineuse. Son crâne déformé par des branches noueuses, ses oreilles pointues dressées vers le ciel, elle ne gardait qu’une lointaine apparence humaine, sauf peut-être pour sa peau translucide, parcourue de veines noires. De son dos jaillissaient des éperons de bois torsadés, grouillants de scarabées voraces. Aveugle, ses orbites marquées par une plaie purulente qui ne guérirait jamais, elle se guidait sur le champ de bataille grâce à ses fidèles insectes et une ouïe surnaturelle.
Frêle en apparence, elle régnait pourtant sur une légion d’ailes et de mandibules — sauterelles, araignées et guêpes en nuée suffisante pour obscurcir le ciel. À son arrivée, malgré le brouillard camouflant ses armées, un grésillement assourdissant déchira le silence, annonçant sa venue. Quoique invisible, leur présence était certaine, révélée par le vrombissement de milliers de battements d’ailes, le frémissement de millions de pattes, et le gargouillement rampant dans la boue.
Puis, le silence.
Elle se dressa, seule au milieu du champ de bataille boueux sur son char.
D’une voix nasillarde et caverneuse, elle hurla : ''MES ENFANTS ONT FAIM !''
Son cri strident, presque inhumain, perça l’air.
Elle pointa lentement un doigt osseux vers ses ennemis. Le brouillard s’assombrit, comme si le soleil se couchait en quelques secondes.
Aucune chance de fuir. Le terrain boueux rendait la course impossible. Les premiers soldats tentèrent de reculer, mais en quelques secondes à peine, recouverts de vers luisants, de cafards, fourmis et de sauterelles carnassières, leurs corps ne furent plus que squelettes nettoyés, sans un lambeau de chair restant.
Les mages de la lumière, à bout de sorts, virent leurs boucliers magiques se briser sous le flot incessant d’insectes. Les cavaliers ne firent pas mieux: leurs montures, piégées par des racines surgissant du sol, furent transpercées sans effort, le cuir déchiré comme du parchemin.
Morla sourit, ses lèvres fendues laissant échapper un nuage de mouches. La bataille était déjà finie.
Seul et enlisé dans la boue, le général ne pouvait cacher son effroi. Tandis qu’il tentait de se remettre debout
"Dis à ton maître que demain, mes enfants visiteront son château. Mes enfant sont affamés, et il est gras comme un porc". Elle gloussa d’un rire qui ressemblait a un glapissement, révélant des dents noires mais affutées comme des lames.
Il ferma les yeux. Quand il les rouvrit, le champs de bataille était vide, comme si rien ne s'était jamais passé.
Se croyant fou, il se frotta les yeux. Alors qu'il allait se relever, il entendit un susurrement, plus léger qu'un battement d'aile: "Avec toi... Toujours"
Il frémit. Une douleur désagréable parcouru sa nuque et un léger picottement. Son cœur battait anormalement - il était en sueur. Il toucha sa nuque et sentit quelque chose bouger. Une petite racine, a peine quelques centimètres se glissait sous sa peau.
Il ne serait à présent plus qu’un pantin, à la merci de la Gardienne des ronces. Il saisit sa dague et alors qu’il allait la planter dans sa propre gorge, son bras s'arrêta.
“Oh non, j’ai de grands projets pour toi.”