Participation au Challenge #20

Napoléon est arrivé à bord auprès de la bande de flibustiers comme simple compagnon à plumes. Très vite, il s’est fait appeler « Napoléon » parce qu’il ne faisait que répéter ce nom en boucle pendant les toutes premières semaines de son arrivée — un phénomène qui a fini par devenir sa marque de fabrique.
Dès le départ, Napoléon s’est révélé complètement allumé. Ses réactions sont systématiquement bizarres : quand l’équipage devait prendre une décision, Napoléon criait « Napoléon ! », ou se mettait à imiter les coqs du pont tout en battant des ailes. Il avait le don de faire tous les mauvais choix et les galères ne manquaient pas.
Et puis un jour — grosse erreur de Napoléon encore — un petit incendie à bord déclenché par son cri soudain de « Napoléon ! » a fait exploser un tonneau de poudre. Il a détruit ainsi le pont du navire et ressortit de cet incident avec quelques plumes brûlées sur le haut du crâne. Comme si ça ne suffisait pas d'avoir déjà perdu une patte : sans doute une erreur de calcul lors d’un atterrissage hasardeux.
Un perroquet avec une jambe de bois… Un petit gilet de pirate fabriqué par un jeune mousse et qu'il porte sans cesse ajoute à l’absurdité — mais aussi au charme.
Le gilet pirate est presque devenu son costume officiel. Sur le pont, Napoléon se pavane dans son petit gilet, se perche sur l’épaule du capitaine ou sur la barre, et répète inlassablement « Napoléon » à tout bout de champ, comme s’il revendiquait un trône imaginaire. Il fait sourire l’équipage — parfois exaspéré — mais jamais ils ne se séparent de lui.
Au fil des années, Napoléon a accumulé anecdotes et catastrophes : des cartes au trésor mal lues, des mutineries manquées, des abordages ratés car il a crié « Napoléon !» en pleine mission d'infiltration… et pourtant, malgré tout, il est resté fidèle à l’équipage. Et finalement, cet oiseau improbable s’est forgé une légende....