Participation au Challenge #20

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Crève-feu et sa monture ptérodactyle

ajoutée par antton64 le 14 December 2025, participation n° 315/489
Équipe : Les Pirates recherchés

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On raconte qu’elle avait souri ce soir-là. Un sourire étrange, malicieux, comme un tison rougeoyant dans la nuit. Elle sentait la présence de sa belle monture au-dessus des flammes, et cette dernière la rassurait.

Capitaine d’un équipage brutal et insoumis, Crève-Feu dirige ses pirates avec un mélange de froideur, de violence et d’un grain de folie qui glace même les cœurs les plus endurcis. Son regard vide d’empathie, traversé d’une lueur de brasier, suffit à faire taire une mutinerie avant qu’elle ne commence.

Vous l’aurez compris, on ne lui connaît qu’un seul attachement véritable : sa monture. Un immense oiseau de combat que beaucoup appellent, à tort, un “ptérodactyle”. Un animal unique, et presque aussi dangereux qu’elle. Auprès de lui, une bribe d’humanité traverse parfois le masque de violence qu’est devenu son visage.

Pour tout le reste, elle est une ombre. Une légende. Une menace. Mais dans certaines tavernes, au fond des ports infestés de pirates, on murmure une autre histoire. Une histoire que Crève-Feu aurait laissée échapper lors d’une nuit de défaite, de solitude et de bouteilles de rhum.

 

« Quand elle était plus jeune, Crève-Feu vivait heureuse avec sa famille dans un village forestier non loin des côtes. Un soir, une nuit sans nuage recouvrait l’île : le vent soufflait, l’air était sec et la lune illuminaient les silhouettes sombres des arbres. Habituellement, au loin, on entendait les chants des villageois : des voix familières, rassurantes. Mais cette nuit, ces sons avaient été remplacés par des cris.

 

Les pirates n’étaient pas venus par hasard. Ils étaient là pour une seule raison : voler les parties du corps d’une espèce d’oiseau extrêmement rare, une créature majestueuse aux plumes pourpres, qui ne vivait que sur cette île perdue. Chaque plume, chaque os, chaque goutte d’huile pouvait se revendre plus chère que la vie d’un homme. Pour s’en emparer, ils étaient prêts à tout raser.

Ce soir-là, ses parents moururent sous ses yeux. Les assassins s’étaient ensuite approchés d’elle, ivres de sang et de liqueur, sans voir qu’ils pataugeaient dans le liquide répandu lorsque leurs premiers coups avaient renversé les réserves d’alcool. D’une main tremblante mais résolue, elle alluma son briquet.

 

Le feu fit le reste. Avant de s’enfuir, elle observa les flammes dévorer les monstres qui avaient détruit sa vie. Elle observa ses parents disparaître dans ce même brasier.

Le feu l’avait sauvée. Dans cette chaleur suffocante, elle eu l’impression d’être au creux des bras de ses parents, une dernière fois.

 

L’air sec qui s’engouffrait dans la maison nourrissait les flammes. Le brasier devint incontrôlable. La forêt brûlait et le village mourait. Dans sa fuite, au milieu des flammes, elle vit au sol un oiseau gigantesque. Il lui restait encore quelques plumes d’un pourpre étincelant. Ce dernier était mort et dépecé. Une fois plus près de la dépouille, elle vit alors un oisillon blotti contre lui. Ce petit être était passé inaperçu et n’avait pas été tué par les pirates. Comme elle, il était désormais orphelin.

 

Elle le prit dans le creux de ses mains et courut jusqu’à l’océan, éclairée par les flammes du village qui s’éteignait derrière elle.

On raconte que c’est ce jour-là qu’elle perdit un œil…

et une part de son âme. »