8 mars 1865, petit matin,
Cher parents.
Nous sommes épuisé. Meurtris. Affamés. A peine vivants. L'hiver s'en est allé mais aucune récolte ne se pointe. Parfois quand nous marchons, j'ai l'impression qu'en fait nous sommes déjà morts. Spectres errants dans le désert. Sur les ordres de Bennet, nous avons dressé le camp hier soir sur les rives du Rio Grande, et enfin pu passer la première vrai nuit depuis des semaines. Que fait-on là? Le Captain reste muet, aussi j'ai asticoté Armstrong, notre 1er lieutenant. Il a laissé s'échapper que nous étions sensé rejoindre un convoi secret. A quoi bon ? Est-ce qu'il leur reste réellement la moindre bride d'espoir ? Est-ce qu'ils pensent réellement empêcher la chute ? Je ne sais.
Robert joue aux cartes avec Cornelius et Paddy. Ils parient leur futurs gages, quelle blague... Le 2nd lieutenant Middletown relit encore le même fichu bouquin. Je crois que c'est le dernier qui lui reste. Je ne sais pas ce qu'il a fait des autres. Le sergent, notre vrai chef, joue de l'harmonica pour nous détendre. Ça aide. En fait, sans son aide et son expérience, je crois que nous serions déjà tous six pieds sous terre.
Et votre Jesse fait la vaisselle, comme à la maison. Vous le savez, j'aime ça, cuisiner. J'ai même réussi à leur faire du café ce matin ! Avec des baies que j'ai prises sur un déserteur qu'on a capturé hier soir. Dieu me pardonne, mais je me dois de leur donner tout le soutien possible.
Ça va être une longue journée, je sens.
Je prie de pouvoir rentrer bientôt à la ferme, sain et sauf.
Dieu vous bénisse.
Jesse Corbitt
Mis en ligne le 06 Oct 2021
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