"La Légende des Grottes de l’Espoir"
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LA LÉGENDE DES GROTTES DE L'ESPOIR
Lorsqu’elle était bébé, la petite Nabelle s’endormait avec les histoires grandioses que lui contait son grand-père. Parmi celles-ci, elle adorait notamment la Légende des Grottes de l’Espoir. Cette légende, transmise de génération en génération parmi les Crasseux, raconte que dans certaines grottes perchées dans le massif jouxtant la montagne des Guerriers, de l’eau ruisselait des parois et y formait des stalactites. Il fallait s’y rendre le matin pour espérer faire une belle récolte d’eau et si on avait de la chance, on pourrait même y trouver des milliers de lucioles, éclairant la voûte de la grotte de myriades de points lumineux, à l’instar des étoiles que pouvaient observer les anciens dans le ciel.
Quelques années plus tard, alors qu’elle voyait sa famille souffrir du manque de vivres et d’eau, elle prit cette décision qui, elle l'espère, changera sa vie et celle des siens à jamais. En l’honneur de son grand-père récemment disparu, elle allait trouver ces grottes et ramener de l’eau à toute sa famille !
Après un périple éprouvant dans le désert et quelques mauvaises rencontres qui lui ont fait perdre une bonne partie de son équipement, elle arriva enfin dans ce massif montagneux. Ce qu'elle vit la fit frémir d'impatience : des grottes par dizaines se trouvaient en face d'elle. Elle fit un dernier effort pour atteindre l'une d'elle et les yeux ébahis, elle explosa de joie ! La légende disait vrai : de l'eau gouttait des stalactites ! Elle s'empressa de sortir sa gourde et commença patiemment à la remplir, s'imaginant déjà revenir avec sa famille pour une meilleure récolte. C'est alors qu'elle entendit juste derrière elle, un bruit de crécelle qui la fit lâcher sa gourde. Elle se retourna et fit face à l'horreur : un scafard géant l'avait repérée et était en train d'alerter ses congénères. Sans équipement, elle savait que ses chances de survie étaient minces. Qu'as-tu fait Nabelle ? Qu'as-tu fait !
LE SCAFARD
Les scafards sont des hybrides entre cafards et scorpions. Seuls les spécimens adultes sont pourvus d'une queue de scorpion et d'un dard. Les petits naissent sans cet appendice qui se développe entre leur première et deuxième année au fur et à mesure des mues successives. Ces derniers ont la capacité de s'enfouir dans le sol pour échapper à leurs prédateurs (certes peu nombreux)... ou pour y faire une petite sieste. Les spécimens adultes les plus grands peuvent atteindre 1m40 de long. Toutefois, certains très rares spécimens peuvent dépasser cette taille mais on les compte sur les doigts d'une main.
Ils arborent une couleur bleue très vive sur certaines parties de leur corps (pattes arrières, antennes, dard, yeux, mandibules. Ces couleurs signifient à quel point cette espèce est toxique pour ses proies : une goutte de venin abrite une neurotoxine 200 fois plus puissante que la morphine et est capable de venir à bout d'un chamole en moins de 5 secondes. Une piqûre suffit, en effet, à provoquer une somnolence aigüe, suivie par une détresse respiratoire avant de sombrer dans un état de coma. La proie fini par mourir d'un arrêt cardiaque au bout de quelques dizaines de minutes. Certains guerriers Gardiens de l'eau partent à la chasse aux scafards pour récupérer leur venin et leur permettre d'enduire leurs lames et pointes de flèches.
Les scafards vivent en communauté et dès que l'un deux repère une proie ou qu'il est en difficulté, il appelle ses congénères en faisant vibrer ses antennes. Le son produit, très caractéristique, ressemble à celui d'une crécelle. Il peut être perçu par les scafards des environs jusqu'à 500 mètres.
Les antennes sont elles-mêmes pourvue d'une toxine qui provoque de graves brûlures à leur contact.
MES INSPIRATIONS
La couleur bleue et la toxicité du venin du dard a
été inspirée par des grenouilles venimeuses (Dendrobates tinctorius azureus) qui produisent cette toxine 200 fois plus puissante que de la morphine que j'ai repris dans ma description du scafard.
https://www.nationalgeographic.fr/animaux/comment-font-les-grenouilles-venimeuses-pour-ne-pas-sempoisonner
La toxine des antennes a été inspirée par d'autres grenouilles venimeuses (Phyllobates terribilis) qui produisent une toxine provoquant de graves brûlures (batrachotoxine https://fr.wikipedia.org/wiki/Batrachotoxine )
Pour la forme du scafard, bien évidemment, j'ai cherché quelques références de cafards et de scorpions et je me suis notamment inspirée du Macropanesthia rhinocéros qui est un cafard géant (35g, 8cm de long) originaire d'Australie, dépourvu d'ailes. Sa carapace est très épaisse et j'ai aussi repris les picots présents sur ses pattes. J'ai imaginé que les bébés scafards s'enfouissent dans le sol comme le font ces cafards pour y trouver refuge. Les blattes siffleuses de Madagascar (Gromphadorhina portentosa ) m'ont également inspirée pour le design du scafard, ainsi que pour l'idée d'émission sonore (enregistrement sonore ici https://fr.wikipedia.org/wiki/Blatte_de_Madagascar).Pour le bruit du scafard, je me suis d'abord inspirée des grillons... mais je trouvais que ça faisait trop vacances à la plage en été donc après quelques recherches, je me suis rappelé du bruit des crécelles et j'ai trouvé que c'était très à propos. Il faut imaginer que le son produit par ces antennes est donc comme une crécelle mais sur un registre plus grave).
Pour le fun et bien se mettre dans l'ambiance et finir sur un ton plus joyeux, un bruit de crécelle :