Participation au Challenge #17

[Faunes et flores aliens] Le filacé

« Cette race qui s’est développée sur 4 mondes différents (on ne sait comment) est un mélange entre l’animal et la plante comme on y était habitué sur la Terre. Un physique à la fois animal et végétal, mais relativement fragile ce qui les rend peureux. Les filacés survivent grâce à l’énergie solaire, au sulfure et autres minéraux mais pourtant ils vivent socialement en meutes comme des mammifères de la Terre. Les spécimens les plus anciens peuvent arborer des crinières faites de feuilles éclatantes aux milles couleurs, montrant leur statut social. »

Journal de bord : Scientifique

Cette créature étrange est à la fois animale et végétale, cette forme biologique inédite permet à cette espèce de se nourrir de lumière et de minéraux. Nous pouvons trouver dans cette alimentation particulière l’explication de la présence des filacés sur plusieurs mondes différents. Bien que nous ignorions encore comment l’espèce s’est propagée sur d’autres planètes, ni même de quelle planète cette espèce est originaire. Autrefois, les peuples autochtones racontaient que les filacés propulsaient leurs œufs dans l’espace grâce à leurs étonnantes trompes. Ces œufs ressembleraient à des graines et survivraient dans l’espace jusqu’à s’écraser sur un nouveau monde.

Outre les très nombreuses questions que susciterait cette forme de reproduction, celle-ci est bien évidemment trop hasardeuse, par ailleurs personne n’a jamais pu observer ce phénomène. Nous pensons aujourd’hui qu’une civilisation disparue a volontairement implanté cette espèce sur d’autres mondes, pourquoi ? Comment et surtout d’où ? Nous l’ignorons. La capacité des filacés de s’adapter à des mondes particulièrement hostiles, parmi les déserts de soufre et de lac acide, empêche d’identifier leur planète d’origine. La paléontologie permettrait peut-être de trouver des réponses, mais le milieu acide et le gigantisme de la créature empêchent de trouver des réponses car les éléments organiques sont détruits par l’acide et les ossements, purs minéraux, se confondent parfaitement avec la roche.

Suite à notre expédition, nous avons constaté que l’évapotranspiration de son feuillage permettait non seulement l’installation d’un écosystème unique entre ses feuilles, mais permettrait théoriquement l’installation d’une civilisation intelligente. La créature est si grande et si haute que cela permet aux autres espèces de se réfugier loin des milieux acides et caniculaires de la surface. La présence de ces créatures ailées qui volent autour des filacés en témoigne.

Mais outre la présence d’autres créatures animales vivant en symbiose avec le filacé, nous pouvons clairement observer des espèces végétales qui poussent sur le filacé, mousses, lianes et autres espèces encore inconnues.

Il est impossible de s’approcher des filacés avec nos vaisseaux en raison du caractère peureux de cette créature pourtant immense. Le bruit des jet-packs ne fait pas mieux... Nous essayons d’habituer la meute à notre présence, avec un peu d’espoir et si nos financeurs restent généreux, nous pourrons réussir à escalader ses longues pattes filamenteuses qui ont donné leur nom à l’animal.

Journal de bord : Artistique

L’équipe scientifique que j’accompagne a réussi à trouver une meute de filacés. Si la majorité de la meute se ressemble et n'accorde aucun intérêt, les spécimens les plus anciens sont, en revanche, particulièrement intéressants. En effet, si les plus jeunes se contentent d’un unique feuillage vert pour se nourrir, avec l’âge et la taille, la créature développe sa crinière pour y orner les couleurs les plus vives et les plus éclatantes !

Outils de communication ? De séduction ? Les scientifiques débattent entre eux pour savoir si c’est l’un ou l’autre, voire les deux. Personnellement, je n’en ai rien à faire. Je dois absolument réussir à capturer cette incroyable image, mais le gigantisme de la créature n’aide pas beaucoup. De plus, l’équipe scientifique qui m’a engagé exige une prise verticale en A4, un format obligatoire pour leur revue scientifique !

Après plusieurs jours d’observation, j’ai enfin réussi à isoler la créature dans mon image en écartant le reste de la meute qui se trouvait juste à droite. L’un des membres de l’équipe scientifique trouvait qu'il était dommage de ne pas voir le reste de la meute, mais je lui ai expliqué qu'en raison du format et de l'objectif recherché, à savoir présenter un ancien spécimen de filacé, la présence d'autres membres de la meute sur l’image empêcherait la lecture de l’image. Le reste de l’expédition s’est rangé à mon avis.