Belmatheas 1,445 Posté(e) 4 avril 2020 Bonjour à toutes et à tous, Si j'écris ces "quelques lignes" aujourd'hui, c'est parce que j'en ai besoin. Certains penseront sûrement que ce n'est pas le lieu pour le faire et peut-être auront-ils raison, je ne saurai le dire. Je pourrai poser tout cela dans un journal intime, mais mes pensées ne seraient que seules avec elles-mêmes et, de mon point de vu, ça ne m'avancerai à rien. Evidemment, il s'agit là d'un énième post concernant les doutes d'un être humain et je ne vous demanderai donc pas d'y répondre. Comme indiqué dans le titre, ceci n'est qu'un exutoire, rien de plus. Je me sens bloqué. Bloqué et frustré. J'ai cette envie de dessiner qui ne me quitte jamais. Chaque seconde où je ne dessine pas, je ressens cette frustration, ce besoin irrépressible d'attraper un crayon et de le poser sur une feuille et c'est un sentiment que je n'avais pas ressenti depuis presque 20 ans. Chaque jour, je fais tout ce qui doit être fait au plus vite pour me libérer autant de temps que possible pour le dessin. Ce qui fait que j'ai généralement 8-9h de libre chaque jour et je les passe exclusivement a dessiner. Alors même que j'écris ces lignes, mon esprit me pousse à laisser le clavier pour reprendre le crayon et m'exercer. Je me retrouve dans une situation où je ne procrastine quasiment pas et c'est une bonne chose. Vous vous demandez sûrement quel est le problème alors. Pour comprendre, il faut que je vous explique la raison de ce besoin et elle est toute simple : "Je n'ai pas le temps de procrastiner, ou faire autre chose, si je veux m'améliorer." À première vue, ça semble être une bonne chose et ça l'était, au début tout du moins. Plus maintenant. Aujourd'hui, je n'ai pas non plus le temps d'être "nul", ou pour être plus précis, je n'ai pas le temps de ne pas atteindre mes attentes en terme de qualité de dessin. Je n'ai pas le temps de pas réussir du premier coup. Que l'on se comprenne bien, il ne s'agit pas d'une réalité, rien ne m'oblige à penser à cela. C'est une déformation, un amalgame que mon esprit fait à cause des mes attentes contrariées. Ce "problème", je l'ai toujours eu pour le dessin, mais jamais il n'avait été si "fort" qu'en ce moment. Pour que vous compreniez, je fais parti des gens avec un QI très élevé. Ce qui fait que je n'ai jamais eu de difficultés à l'école pour comprendre ou apprendre. Je n'ai jamais "pas compris" une notion ou une leçon, et je n'ai jamais eu besoin de réviser pour mes examens. Que l'on ne s'y trompe pas, aucune vantardise ici. Je sais la chance que j'ai et je sais que ce n'est pas le cas pour la majeure partie des gens, mais il y a un revers à cette médaille auquel personne ne pense. Je ne sais pas faire face à l'échec et, surtout, je ne me le permets pas. "Si je veux quelque chose et que j'échoue, c'est que je suis une merde" "Si je ne suis pas le meilleur à ce que je fais, c'est que je suis une merde" Ça, ce sont mes mantras depuis plus de 25 ans et comme, globalement, ils m'ont toujours réussi pendant ma scolarité, ils sont restés. Là où ils ont commencé à poser problème, c'est quand je me suis mis à dessiner. C'est à cause de ces mantras que j'ai cessé de dessiner pendant plus de 15 ans. J'étais plutôt "doué" étant enfant vis à vis des gens de mon age (il n'y avait qu'un seul garçon qui dessinait mieux que moi à l'école primaire, mais lui prenait des cours de dessin et, à l'époque, je me disais : "Moi, j'y arriverai TOUT SEUL"... La fierté d'un gamin...). Quand j'y pense, ce qui m'a fait cesser de dessiner pendant toutes ces années, c'est une bêtise... Le mauvais choix d'un gamin face une situation qui le blesse. Un jour, je n'arrivais pas à refaire à la perfection le Baby-Vegeta de Dragon Ball GT. Ce soir là, c'était mon anniversaire et toute ma famille était présente. En me voyant tout grognon au dessus de mon dessin, un de mes oncles s'est rapproché et il a voulu m'aider. Il a pris mon dessin et il a commencé à le refaire. Une fois qu'il a eu fini, je trouvais que c'était magnifique et je lui ai demandé si lui aussi il dessinait tout le temps comme moi. Il a simplement répondu : "Non, je dessine jamais"... Ce soir-là, j'ai jeté tous mes dessins à la poubelle (et y'en avait beaucoup) en me disant que je ne pourrai jamais réussir à dessiner correctement, parce que, moi, je n'avais pas de talent. Ce soir-là, si j'avais tout simplement accepté qu'il était normal d'être moins doué qu'un adulte de 30 ans son aîné, mon rapport au dessin aurait pu être complètement différent aujourd'hui. Pour en revenir au sujet, tout le monde me dit que je suis trop dur avec moi-même. Qu'échouer fait parti de l'ordre des choses et qu'attendre trop de soi n'est pas bien. Le pire, c'est que je suis d'accord pour donner ce conseil aux gens, mais je suis simplement incapable de me l'adresser à moi-même et je me flagelle l'esprit à chaque faux-pas. Maintenant que le contexte général est posé, voilà ce qui m'embête actuellement : Lorsque je dessine, ce n'est pas parfait, et même si c'est un soucis en soi pour moi, le vrai problème n'est pas là. L'ennui, c'est que je ne trouve pas comment rectifier mon erreur pour que, la fois d'après, elle n'apparaisse plus. Plus encore, je ne sais pas ce qu'il convient de faire : Refaire un croquis en tentant de progressivement supprimer les erreurs qu'il contient et ce jusqu'à ce que j'en sois satisfait ou bien le faire une seule fois du mieux possible puis passer au suivant et ce qu'importe les erreurs. Dans un cas comme dans l'autre, je trouve des inconvénients et des avantages. L'autre chose qui participe à ma confusion, ce sont les conseils distillés par Feng Zhu dans ses vidéos. Il dit qu'il ne faut pas se presser pour faire un croquis et qu'il vaut mieux faire de la qualité, mais il dit aussi qu'il faut en faire un (très) grand nombre pour s'améliorer et que si le croquis "sucks", c'est pas grave... Du coup, je me sens bloqué. Bloqué et frustré. Poser des mots sur ses maux soulage et même si ce n'est jamais qu'une partie de la solution, à l'heure actuelle, c'est la seule dont je dispose. Citer Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
RedGe 11,731 Posté(e) 4 avril 2020 Coucou, cette volonté de perfection se retrouve souvent chez les hauts potentiels. Habitué que nous sommes a capter plus vite que la moyenne, on a une tendance naturelle au replis. une autre de nos tendances, c’est de surévaluer nos capacités. C’est con, mais être intelligent ne veut pas dire qu’on ne se trompe pas. Pire, cela donne souvent comme résultat qu’on se trompe plus souvent et plus vite! un grand pas a faire quand on est haut potentiel, c’est de réaliser qu’on fait plein d’erreurs, tout le temps, et qu’une bonne partie de ces erreurs, quelqu’un de moins intelligent ne les feraient pas. l’intelligence, chez l’être humain, c’est en partie notre capacité a faire des liens. Quelqu’un avec un cerveau qui vas a mille a l’heure va donc faire plus de liens, et donc, avoir plus souvent l’occasion de se tromper. un exemple que l’on donne souvent de ce fait, c’est un enfant a haut potentiel qui arrive a l’école. La maitresse pose une question. Pour le gamin la réponse est simple, mais pas pour les autres. Alors ils ne répondent pas. L’enfant a haut potentiel comprends alors : il ne faut pas répondre a la maîtresse... L’autre chose qui nous poursuit, c’est la frustration. Tout le monde en bouffe, mais pour nous, c’est souvent plus dur, bloqué que nous sommes dans des jugements rapides. Tout cela se ressent dans ton texte. Maintenant, que faire? d’abord, tu n’es pas unique, et pleins d’autres sont passés par là. Nourrit toi de leurs expériences en acceptant qu’apprendre ,se tromper, être contredit, ce n’est pas un problème. Et realise, si besoin, que quelqu’un qui met plus de deux secondes a calculer 2 exposant 16 a pleins de trucs a t’apprendre. (Et oui, ca fait 65536) Ensuite, et bien... Le problème, c’est toi, donc seul une remise en cause t’aidera, personne le fera a ta place. Et se remettre en cause, dans le cas qui nous occupe, ce n’est pas se dire « je suis nul » mais plutôt, quels sont les choix que je fais qui me retiennent, et pourquoi je fais ce choix. c’est pas facile a faire, surtout quand on a l’habitude d’avoir raison... En attendant, bon courage en espérant que tu trouveras 2 ou 3 conseils utile dans ce long laïus 1 Citer Deviant art : https://redgeorb.deviantart.com/ Insta : https://www.instagram.com/redgeolivier/ ArtStation : https://redge.artstation.com/projects Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Belmatheas 1,445 Posté(e) 13 avril 2020 Bonsoir, @RedGeMerci d'avoir répondu à ce post. Tu n'y étais pas obligé. Savoir. Voilà tout le problème. Je sais que Je ne sais pas et cela peut être ma rédemption comme ma perte. J'ai tout le loisir de penser, mais je n'ai pas l'option de me décider, car j'ai l'embarras du choix. Une formule s'apprend simplement, une suite logique se trouve, j'ai toujours eu la possibilité de me souvenir pour m'aider. Seulement, ici, je ne l'ai pas. Une seule chose revient sans cesse : je ne comprends pas. Peut-être est-ce la méthode, mais si là est le problème, est-ce parce que je n'ai pas assez pratiquée ou parce que cela ne me correspond pas ? Si tel est le cas, pourquoi ne parviens-je donc pas à comprendre aussi simplement que tout le reste ? Pourquoi ne serai-je pas en mesure d'apprendre et ce qu'importe là méthode ? Pourquoi ne suis-je pas en mesure de progresser ? Pourquoi ? Voilà la seule question qui m'ait toujours permis d'avancer. "Trouve le pourquoi et tu trouveras le comment." Ici, je ne sais ni pourquoi je ne réussi pas, ni s'il met utile de me le demander. Le plus dur est de ne pas être en mesure de comprendre par moi même dans le temps que je m'accorde. Car, encore une fois, le temps je ne l'ai pas. Je veux comprendre. Peut-être est-ce là le cœur du malheur. La recherche du savoir sans savoir, sans connaissance de ce que l'on souhaite réellement connaître. Je ne comprends pas et ne me le pardonne pas. Citer Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
lothindil 3,649 Posté(e) 14 avril 2020 Bon, je vais répondre à pas mal de tes questions, mais je vais commencer par deux affirmations. Une fois que tu les auras absorber et accepter, ça sera déjà plus simple : - tu ne sais pas apprendre. Parce qu'apprendre c'est aussi se planter et accepter les échecs - être le meilleur en dessin, c'est comme devenir un docteur en mathématique, seul t'es mal barré pour y arriver, même si c'est pas impossible. Maintenant, je vais répondre un peu à tes doutes et à tes messages : - pour les croquis, j'alterne les deux. Les exercices d'études que je me permet d'échouer allègrement. Ce sont des dessins juste pour moi, qui resteront 90% du temps invisible au reste du monde, et c'est bien mieux ainsi. Ils sont là pour me faire progresser et pour me faire pratiquer. Je choisis des trucs simples, je me concentre sur un truc à la fois et je produits, encore et encore, presque comme un défouloir. Ca peut être de reproduire un objet de la vie réelle, un morceau de photo, une gamme de couleur sans pipette,... Puis j'alterne avec mes créations où je mets en application ce que je connais. Ils sont là pour me rassurer et pour mettre en pratique ce que j'ai appris. Ces croquis-là, par contre, je les soigne, je tente d'aller au plus loin et, quand je sens que je suis au bout de ce que je connais, je demande de l'aide pour voir ce qui peut et doit être corrigé et je tente d'appliquer les conseils. - Pourquoi tu ne parviens pas à comprendre aussi simplement que le reste ? Réponse simple : parce que le dessin c'est pas mathématique, c'est pas logique. Ou du moins, ça n'est pas QUE logique et mathématique. Pose un problème mathématique à trois chercheurs de même niveau, ils le résoudront très certainement de la même manière et tu auras le même résultat. Pose une consigne de dessin à dix dessinateurs... et tu auras dix résultats très différents. Voilà pourquoi. Ton cerveau est dompté à résoudre des formules mathématiques et logiques. Et à t'entendre, ce n'est même pas dompté, c'est câblé pour. Tu dois refaire les connexions de ton cerveau. Bonne nouvelle pour toi, en tant que Haut Potentiel (diagnostiqué ou non, on s'en fout, mais c'est clair dans tes messages), tu disposes d'un nombres de connexions dans ton cerveau bien plus importants que la moyenne. Donc potentiellement, tu as juste besoin de trouver quel câblage tu dois utiliser. Commence par accepter d'échouer et pour ça, y a un exercice qui est redoutablement efficace : le speedpainting. Tu vas sur une galerie de photo libre de droit, tu prends une série photos de paysages et tu tentes de les reproduire. Ton délai ? 45 minutes, pas une de plus. Ca marche aussi avec les objets, 15 minutes maximum. Et avec les créatures, 15 minutes maximum. C'est frustrant, vraiment. Mais ça va éduquer ton cerveau à accepter l'échec de ne pas avoir été au bout et à accepter d'avoir des limites. Quand tu sens que la frustration est vraiment là, tu arrêtes. Le but n'est pas de te dégoûter. Et à ce moment-là, tu démarres ton cours du jour. Parce que rappelle-toi ma seconde phrase. Seul t'es mal barré. Y a des cours sur ce site. Y a une progressivité, c'est pas pour rien. Non, tu n'es pas incapable d'apprendre le dessin. Mais apprendre le dessin, c'est apprendre à la fois un savoir-faire (et pas juste un savoir), apprendre la physique (avec les lumières, les ombres, la gravité avec les drapés), la biologie (pour l'anatomie des animaux et des humains), l'architecture, les mathématiques (pour tout ce qui va concerner les proportions, la géométrie en 3D,...). 1 1 Citer "C'est dans ses rêves que l'homme trouve la liberté, cela fût, est et restera la vérité." Keating, Cercle des poètes disparus Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
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