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Mode "pilotage automatique" : à quel point est-ce possible ?


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Bonjour bonjour,

Cette question concerne plus ceux et celles qui bosseraient déjà comme pros : est-ce que vous arrivez à passer en mode "pilotage automatique" ? En gros, qu'il vente ou qu'il pleuve, vous êtes certains de faire votre boulot correctement et n'avez plus de doutes concernant vos capacités. C'est devenu comme une deuxième nature pour vous, et faites ça sans trop réfléchir ! 🙂 

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Je demande car j'ai commencé à prendre des cours en 2015, et encore maintenant, la plupart du temps je galère vraiment pour dessiner : il faut vraiment que je sois dans un état mental serein et sans stress, et en bonne santé, pour pouvoir me lancer sur photoshop.
Le problème n'est pas que je fasse un travail moins bon durant un "mauvais jour" : le problème est que soit je ne fais rien, soit je me force et mon niveau global chute à celui d'un gosse de CM2 gribouillant sur une feuille de papier, sans parler du mal de crâne et fatigue que je peux me prendre au passage. Ce que je poste en ligne, c'est la très petite minorité de travaux finis : 90% du temps je fais un gribouillage de CM2...
Forcément ce n'est pas rentable : un pro dois faire un boulot de pro pratiquement tous les jours, les gribouillages de CM2 c'est l'échauffement, et encore.

Pourtant j'étais capable de passer en mode "pilotage automatique" à mon précédent boulot, et Dieu sait qu'il ne me plaisait pas. Faut aller enseigner un cours ? Ok, on y va (je n'ai annulé que deux journées de cours en 10 ans, pour cause de maladie). Faut préparer des cours ? Bah on s'y met. Ah, la pile de devoirs à corriger ? C'est pas fun, mais on le fait. J'ai même réussi à berner des étudiants qui aimaient avoir cours avec moi et pensaient que j'adorais enseigner (certains m'ont même offerts des cookies en fin de semestre...Bon, je m’égare !).

Autre exemple avec le sport. J'ai été un gros sédentaire durant la majorité de ma vie, et suite à l'apparition de problèmes de dos il y a 3-4 ans, j'ai commencé à faire un peu de sport. Tous les jours. Pas beaucoup au départ, puis de plus en plus.
A présent il est rare que je loupe une journée de sport, sauf maladie ou empêchement. Là aussi, je fais ça en pilotage automatique.

Mais pour le dessin, c'est une autre paire de manche, et pourtant j'essaye de me forcer à dessiner au moins un peu tous les jours, mais là je commence à saturer et à faire un burnout...Alors que ça va faire à peine un mois que je m'y suis mis et je ne fais même pas des horaires de pro.
Il y a déjà ce fichu syndrome de l'imposteur et le stresse que je me mets : dès que je commence à dessiner, c'est pour me foirer, et ce dès le premier trait, etc...Si je pouvais mettre ça en sourdine ça m'arrangerait, car je pourrais déjà me concentrer sur le processus et non le résultat final : ça va faire des années que le processus ne me plaît pas à cause du stress que je me fiche. C'est là que j'envie un peu les concept artistes comme Irshad Karim, qui a de l'aphantasie mais qui applique un procédé et arrive au bout sans gros soucis !
Viennent ensuite ma lenteur, et mon manque de connaissance. Là par exemple, depuis quelques jours je m'entraine à faire un peu de charac-design : je galère pas mal, car il faut faire des designs à la chaîne, comme à l'usine. Non seulement au bout d'un seul design à l'aide de références je suis mentalement vidé, mais en plus je ne peux en faire que deux ou trois par jours au mieux : un pro te fait ça à la chaîne les doigts dans le nez (bon, c'est justement pour ça que ce sont des pros 🙂 ).
La plupart des mes travaux visibles sur mes galeries, que ce soit DPS ou Artstation, m'ont pris des heures, voir des jours...
Et ça c'est lors d'un "bon jour" : cette nuit je me suis payé une nuit blanche, je suis épuisé, je me sens en burnout avant même de saisir ma tablette graphique. Bon ben du coup je vais faire autre chose, comme faire le tri de mes anciens cours et exams afin de les envoyer à une collègue enseignante.

Pourtant, je suis rentré un peu en pilotage automatique durant le challenge, certaines journées j'y ais passé 8 heures sans soucis, et là on frole les meilleurs moments. Ceux où on se dit "mais je ne veux pas aller dîner, pas maintenant, je veux continuer : il faut ajouter ceci et cela !"...Mais c'était déjà lors de la partie facile : le rendering, que je comparerais à une course de fond.
Là, en essayant de faire du character design, c'est plus compliqué : il faut faire un design différent et bon, à chaque fois. C'est comme faire plusieurs épreuves de sprint/course d'obstacles, et il faut toutes les réussir.

Donc à quel point est-il possible d'arriver à un certain pilotage automatique et d'être toujours opérationnel, quel que soit le moment ? Je prends un cas extrême, mais imaginons que vous avez un peu la crève, mal au dos ou autres soucis de santé à cause de l'âge, vous avez passé une nuit blanche, vous vous êtes engueulé avec votre conjoint/conjointe/ex/ami(e) etc, l'un de vos parents est mort le mois dernier, et vous recevez des courriers stressants de l'administration ! 🤪 Ben pas de soucis, il faut faire 100 designs aujourd'hui, ben zou ! On les fait, et demain rebelote, sans qu'on ne remarque de grosse baisse de qualité.

Faut-il se concentrer sur un domaine seulement, pour être toujours rentable à 100%, comme Anthony Jones ?
Est-ce que ça dépend de ce qu'on fait ? Par exemple, faire du rendering sur une illustration sera toujours moins demandant que faire des designs à la chaîne ?
Est-ce que c'est quelque chose qui vient automatiquement, peu à peu, avec le temps ?
Faut-il privilégier un certain type d'apprentissage et exercices ? (c'est pour cela que je souhaiterai rejoindre une formation pro, histoire d'être encadré, de ne pas m'éparpiller et gravir les paliers plus facilement).

Ou bien ça dépend des personnes, de notre personnalité et force mentale : certains ne maîtriseront jamais ce mode "pilotage automatique", et il faut alors utiliser d'autres techniques et stratagèmes afin d'arriver à ses fins ? Et c'est ça ce qui fait la différence entre les pros, et les non pros ?

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En fait des fois ça se passe pas bien, y a des trucs que je jette, que je refais etc, mais ça fait partie du process, donc en fait ça se passe bien. On a le droit d'échouer hein, on est pas des machines, le truc c'est de pas se formaliser dessus, et de rebondir direct, d'en parler avec son client aussi, pour avoir des guidelines ou des directions plus précises etc. C'est normal en fait.

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