Challenge #18 - Les Rivages de la Perdition - Vol.1 & 2 - Le Styx et le Cocyte

[Sarah "Ascedia " Kukovicic 467]

Hello,
Pour mon tout premier challenge, j'ai choisi de me concentrer sur l'environnement, en particulier sur les fleuves des Enfers. J'ai opté pour une présentation sous la forme d'un diptyque du Styx et du Cocyte. Voici un moodboard succinct qui m'aide à concevoir l'atmosphère des lieux que j'ai imaginés.

Petit rappel : Le Styx, connu comme le fleuve de la haine, délimite le monde des vivants et celui des morts. C’est aussi une rivière sacrée, par laquelle les dieux prêtent serment, sous peine d’être privés de leurs pouvoirs en cas de parjure.  La passeur, Charon, se charge de transporter les âmes en peine le long du Styx en échange d'une obole. 

Le Cocyte, quant à lui, est le fleuve des lamentations. Il est alimenté par les larmes des âmes en peine, condamnées à errer éternellement sur ses rives pour n’avoir pas reçu de sépulture ou l’accès au repos éternel.  Les défunts inéligibles au voyage de Charon errent indéfiniment sur les rives du Cocyte.

Ces deux fleuves incarnent des aspects distincts mais complémentaires de la souffrance et de la désolation, ce que j'ai voulu retranscrire à travers mon diptyque.

[Sarah "Ascedia " Kukovicic 467]

Voici quelques esquisses réalisées sur Photoshop, explorant l’ambiance et la composition visuelle de mes illustrations.  

Les deux images inférieures ont particulièrement retenu mon attention. Le diptyque se composera ainsi de deux volumes, racontant une même histoire à deux temporalités différentes.  

La vignette de gauche illustrera le rejet d’un défunt par Charon à l’entrée du Styx, tandis que celle de droite dépeindra le même protagoniste, plus tard, condamné à errer sur les rives du Cocyte.

[Sarah "Ascedia " Kukovicic 467]

Voici une base 3D sommaire qui me servira de fondation avant de passer à l’étape de l’overpainting.

[Sarah "Ascedia " Kukovicic 467]

Voici l'image finale, ma représentation du Styx.

[Sarah "Ascedia " Kukovicic 467]

Pour cette illustration, j'ai mené un brainstorming autour des sentiments de désolation, d'angoisse et de dépression. Voici quelques procédés issus de ma réflexion :

- Une perspective désorientée et une contre-plongée, afin que le spectateur se sente écrasé par l'environnement.
- Un gigantisme des montagnes, visant à représenter les défunts comme infiniment petits et insignifiants.
- Un décor noyé dans la brume, liant tous les éléments de l'environnement, empêchant le regard de pénétrer au-delà et symbolisant l’impossibilité de trouver une issue.
- Des ruines, des plantations mortes et éparses, marquant la solitude et l'absence totale de vie.
- Un feu coloré, unique source de lumière, mais un feu froid, en contraste avec celui du monde des vivants.
- Une eau vitreuse et stagnante, annulant toute notion du temps, rendant impossible toute perception de repères dans le temps et l'espace.

Bien que ma réflexion se soit principalement centrée sur l’environnement, il était important de travailler un minimum le personnage de Charon qui se trouve au premier plan. J’ai opté pour un chara design assez modeste, en m’inspirant de certains éléments de créatures mythologiques des Enfers. Ainsi, les défunts piégés au Cocyte n’entrevoient les bêtes infernales que par les reliques que Charon porte sur lui.

[Sarah "Ascedia " Kukovicic 467]

Passons à la deuxième illustration, en conservant la même méthode de travail.

Voici une base 3D sommaire qui me servira de fondation avant de passer à l’étape de l’overpainting.

[Sarah "Ascedia " Kukovicic 467]

Voici l'image finale, ma représentation du Cocyte.

[Sarah "Ascedia " Kukovicic 467]

Nous voici donc au Cocyte, le fleuve des lamentations. L'ambiance reste proche de celle du Styx, car ces deux fleuves sont intimement liés. J'ai utilisé les mêmes procédés pour l'environnement que pour le Styx, avec quelques ajustements.  

Ici, l'image se dérobe à la couleur, il n'y a plus de lumière, plus de vie, seulement des âmes en peine. Le protagoniste a poursuivi son chemin jusqu’ici, après des jours, des semaines, des mois d'errance dans un lieu où tout se ressemble, où il n'y a pas d'échappatoire, un endroit dépourvu de vie.  

Il prend alors place parmi les autres damnés, le pied dans l'eau, pleurant sa misfortune. Ses larmes, qui dévalent ses joues, finissent par tomber dans le Cocyte. Avec le temps et un chagrin infini, son corps se cristallisera, devenant lui-même partie intégrante du fleuve, à jamais. S'il n'a pas eu de sépulture digne dans le monde des mortels, il en va de même pour les Enfers. Les corps qui s'entassent déforment la topographie du fleuve et créent le Cocyte. Ils sont le Cocyte.

[Sarah "Ascedia " Kukovicic 467]

Merci à ceux qui m'auront lue. Je ne prétends pas être la plus grande artiste, mais j'espère que l'histoire que j'avais à raconter vous aura plu 😊