Participation au Challenge #15

 Des milliers d'années plus tard, une petite sorcière de Leonardia nommée Lirana fait son apparition. Alors qu'elle cherchait à comprendre ces crises de magie incontrôlable, au cours de son destin, elle découvrit dans les bibliothèques de Léonardia, accompagné de ses acolytes Jaskier et Kranos, un énorme arbre généalogique de la famille de Lirana dont elle reconnut le nom de ses grands-parents. Ils remontèrent le temps dans les branchages de ses ancêtres et aperçurent un nom qui les surprit. C'était le nom d'un mage très puissant et reconnu d'il y a 575 ans, étant le dernier Ruysdranien à avoir enseigné à Léonardia avant Sviktan. Sa famille avait sans aucun doute omis cette information à Lirana, un secret qu'elle aurait peut-être préféré ne pas dénicher. Ce mage retraçait les pas de Tchwampa et prétendait être l'un des rares mages ayant mis le pied sur l'autel disparu. Son nom était Calor. Jusqu'au main de Lirana, Kranos avait fait léviter un livre relatant le Culte de la 5ème arcane d'après Calor. Il n'était pas rare de retrouver ce genre de livre sur cette magie dont  personne n'a pu réellement témoigner avec des faits avérés jusqu'à maintenant. Kranos expliqua à Lirana qu'à l'Université de Chaudvent, Calor était surtout reconnu en tant qu'adepte de plus à cette magie mystérieuse et infondée. Deux autres mages avant lui au cours des siècles ont déclaré avoir croisé le regard de la grande statue de Tchwampa, sans daigner montrer des preuves de l'existence de cette arcane et de cette autel. Il est vrai que certains de ces adeptes à cette magie étaient capables de prodiges, mais l'on voyait surtout des mages qui ne se contrôlaient absolument plus. Il n'était pas rare d'ailleurs d'entendre les conservateurs de la magie traditionnelle leur déposer l'étiquette d'une confrérie néfaste ayant pour but de refaçonner la magie sans craindre de la rendre instable, tandis que certains autres mages marginaux entreprennent encore et toujours ce qu'ils appellent le pèlerinage de l'autel et s'engagent à une quête de pouvoir ou de vérité. Lirana ouvrit le livre et commença à lire à haute voix. 

Alors qu'il fit de sérieuses recherches sur le métissage des arcanes de la transformation à celle de la nécromancie, Calor lança un sort de vieillissement dont il était expert mais avait modifié une partie de la formule en la mélangeant avec un sort de transformation. Il avait pour fonction dans l'Université de convaincre aux Léonardiens que les arts occultes pouvaient décupler les possibilités de leur magie. Seulement, cette formule tourna au désastre tandis que Calor, au gré du dépassement de soi, reçut une vision très puissante du futur où il aperçut une mage noir cernée d'une aura débordant de l'ultime magie. Longtemps, l'université a cru à un attentat de la part des Ruysdraniens car après que Calor ait reçu sa vision, une trentaine d'élèves avaient été privés de leur connaissances dans la magie. Il avait métamorphosé ces futures mages en simples humains avant de littéralement disparaître de l'université pour obtenir cette vision. Calor se justifia plus tard en écrivant son livre, alors qu'il avait rejoint Ruysdran. Mais même les plus grands sages de Léonardia ne pouvaient se résoudre à de telles histoires. Puis des années passèrent, Calor fut banni à tout jamais de Léonardia et ce tragique évènement fut classé avec les affaires inexpliquées.

Lorsque Calor se retrouva sur le lieu sacré, il réalisa être dans une sorte de coquille bleu qui ne tarda pas à se briser comme du verre. Il disait qu'en observant l'endroit, autour du disque, il y avait 3 portails magiques et qu'il avait atterri sur l'une d'elle. Ces portails semblaient avoir été façonnés après la téléportation et ils avaient apparemment le pouvoir d'invoquer les sorciers assez puissant pour avoir touché du doigt, l'espace d'un instant, l'Omnimancie. La statue de l'antique mage Tchwampa, avait fini par le repérer et à l'invoquer par l'un des portails. Calor avança prudemment quand il fit face aux plus féroces gardiens des lieux magiques, les Kikanwams. Il n'était pas à son avantage, à la fois à cours de magie et seul, de profaner l'autel. Il ne fut pourtant pas surpris de rencontrer de telles créatures dans un tel endroit. Il était alors certain qu'avant de disparaître, Tchwampa ordonna à sa plus fidèles meutes de kikanwams de protéger cet autel.  Calor se prosterna alors devant eux et l'alpha de la meute se mit à percer son esprit. Ils finirent par reconnaître qu'il n'était pas un danger pour ce lieu. Puis, il avanca respectueusement vers l'autel, la statue et ses 4 piliers sur les côtés. Une boule d'énergie tournait au centre de ces quatre mains, au niveau de son ventre, ayant tout à fait les mêmes caractéristiques que la précédente au portail, seulement celle-çi était d'une couleur orange ardente, une sorte de ballon de verre en fusion. Calor disait que lorsqu'il avait croisé les yeux de la statue, elle y avait reconnu la marque de ses propres ambitions et s'est soudainement mit à parler. Positionnée à genoux, tout en délivrant peu à peu son message, la statue se leva montrant sa vraie hauteur. Une hauteur dont l'humilité se serait étendue même dans le cœur des plus grands mages. Au même moment, la statue avait fait roulé la sphère magique et avait rejoint le centre de l'autel, engloutissant alors l'invoqué. Par une chorégraphie millimétrée, la statue atteignit, de ces quatre bras, la tête des quatre colonnes et les pressa contre le sol pour en libérer toute la magie. Les couleurs des 4 arcanes magiques tournoyaient de plus en plus vite autour de la boule en fusion portant le mage en son centre. Les nuances colorées se mirent à fusionner pour laisser place à l'imposante lumière blanche de l'Omnimancie. Quand la concentration était à son apogée, il fut téléporté à nouveau dans son monde. Alors qu'il dévoilait toute son aventure dans cette dimension inconnue, un élément pourtant fondamental est resté secret dans ce livre:  le message de Tchwampa. Le message était, d'après Calor, tellement important qu'il fallait le garder secret, que le meilleur moyen de le connaître, c'était de s'y rendre.  

 Calor prétendait de surcroît savoir ce qu'était l'Omnimancie et qu'il pouvait aussi révéler ceci. Il disait que les différentes parties de cette arcane magique se distinguaient en 3 facultés: l'omniscience, l'omnipotence et l'omniprésence. Il disait être impressionné par le soin de la mise en scène lorsqu'il comprit que chaque faculté était directement liés à l'un des portails magiques autour de l'autel. La puissance de ces trois facultés est telle qu'aucun mage n'a été capable de contrôler ne serait-ce un bout de l'une de ces facultés, ni même l'antique mage Twchampa qui, d'après la légende, n'avait pu terminer son apprentissage à cause de la grande guerre et qu'aucunes formules stables n'avaient encore été découvertes. L'Omnimancie se prononce en eux comme une transcendance difficile à retenir et où les novices de cette arcane, finissent toujours par faire beaucoup de dégâts à cause du manque de contrôle. On pouvait voir dans son livre que Calor avait même enquêter sur des affaires similaires à ce qu'il avait vécu, dont le mystère était bien trop grands pour comprendre ce qu'il s'était passé, et qu'il s'appuyait sur ces événements pour justifier l'existence de cette arcane. D'immenses explosions, aux sortilèges inexpliqués, en passant par des mages aux formules inconnues, se suivaient d'un calme inopiné du fait de la disparition soudaine de ces sorciers en transe. Calor se mit alors à étudier les phénomènes et à y déposer une théorie. 

 Calor partait du principe que, vu les connaissances précaires sur l'Omnimancie et les formules magiques hasardeuses de certains explorateurs, ça ne pouvait mener qu'à des contrecoups mortels. En sachant que les 4 arcanes traditionnelles n'avaient pas été faites en un siècle, il était logique que la pratique de cette cinquième arcane était dangereuse. Il aurait retrouvé, parmi ces séquences inexpliquées parsemées dans le temps, trois mages, comptant lui-même, qui auraient réussi à atteindre une étincelle de la faculté de l'omniscience et auraient reçu des visions très puissantes du passé ou du futur. Mais la transe des novices s'achevait toujours, en contrepartie, par le pillage des connaissances des sorciers aux alentours, témoins qui furent incapable de se remémorer la scène. Pour les mages tendant vers l'omnipotence, il aurait lu dans certains rapports, que trois autres mages, dont des siècles les séparaient, auraient possédés, pendant un instant, une puissance magique infinie. Encore une fois, les dégâts étaient massifs lorsqu'il apprit que ces types d'accident auraient absorbé toute magie qui existait dans les environs pour que finalement ces mages se changent en créatures incontrôlables et dévastent tout sur leur passage. Et enfin, en ce qui concerne l'omniprésence, Calor aurait rassemblé les événements énigmatiques de deux mages qui se seraient téléportés dans l'espace et dans le temps et à chaque coup, on remarqua plusieurs disparitions inattendues. Quand leurs familles apprirent la nouvelle, les coupables laissèrent aucune piste, si ce n'est que d'avoir emporté ces victimes avec eux dans un autre temps et un autre monde. On retrouve alors Calor et six autres mages, ainsi que Tchwampa elle-même, qui auraient engendré des sorts extrêmement puissants de la Vision, de la Téléportation et de l'Hyperpuissance et dans les trois cas, des témoins qui sont soit amnésiques, soit disparus ou bien morts. Certains des mages responsables de ces phénomènes sont toujours portés disparus, et sur deux millénaires, les trois seuls qui ont prétendu revenir de ce lieu magique laissa tout le monde dubitatif lorsqu'ils jurèrent ne plus toucher à cette magie. Ils furent très vite jugés comme des parias du monde de la magie à cause de ce qu'ils avaient fait. Malgré les enquêtes, aucunes, au fil du temps, n'ont pu aboutir à la vérité  à cause du manque de preuve et se perdirent dans les affaires inexpliquées. De plus, des siècles les séparaient et il était difficile de remarquer un lien direct entre chacun de ces désastres. Mais Calor était de ceux qui ne se laissaient pas accuser sans essayer de faire entendre sa vision des faits. Il consacra le reste de sa vie à enquêter sur les autres mages ayant été en contact avec l'Omnimancie et à retracer leurs parcours. Grâce à ces informations il a pu écrire son livre et conclure sur la structure basique de cette cinquième arcane:

 -la Vision, se serait déclenchée à travers le métissage des formules de la magie de la Nécromancie avec celle de l'Elémentaire. 

- l'Hyperpuissance, se serait déclenché à travers le métissage des formules de la magie de l'Elémentaire avec celle de la Transformation

D'après lui, l'ultime arcane se trouve, de tout évidence, dans la maîtrise des 4 autres arcanes traditionnelles pratiquées dans chacune des Universités, c'est-à-dire un mage ayant saisi le sens des 4 philosophies et l'importance de leur existence dans ce monde. Il pouvait alors largement conclure que parmi ces innombrables sorts hybride, quelques-unes appartiennent à la cinquième arcane. Dans son livre, Calor insistait sur le fait que sans une grande connaissance des 4 arcanes magiques et sans une bravoure à toutes épreuves, personne ne pourrait plus jamais atteindre la 5ème arcane et l'autel disparaîtrait dans l'oubli. Il disait que, de par la nuance et la puissance de leurs maîtrises dans ces 4 magies et en mêlant leurs sorts, certains mages trouvent un moyen de formuler une partie de l'ultime arcane, soit en ayant pris connaissance du sort d'une manière ou d'une autre ; soit par pur hasard. Malgré tous les dangers que présente cette forme de magie, Calor était convaincu qu'elle marquerait une nouvelle ère dans le monde des sorciers. Il croyait profondément que la conquête du 5ème arcane permettant de maîtriser l'Omnimancie finirait par éclater, sa vision l'attestait. Il imaginait avec aisance que si cette magie était autant destructrice, elle avait, au nom de l'harmonie, indéniablement cette énergie créatrice, tout comme n'importe quelles formes d'énergie. Calor de Ruysdran savait que la mort amène toujours à la vie. Il savait que sous le contrôle, le monde des mages tel qu'ils le connaissaient disparaîtraient à tout jamais et qu'un nouveau se mettrait à l'œuvre. 

Une légende, reconnue dans chacune des universités, citant alors la naissance de la magie dans ce monde et la renaissance de celui-ci par l'invention du cinquième arcane, interroge et controverse de nombreux élèves et enseignants. Certains étaient persuadés que la disparition de Tchwampa ne pouvait qu'être l'usage d'un sacrifice pour une existence éternelle dans cette statue. D'après ces hypothèses générales, l'antique mage Tchwampa aurait donné sa vie dans le but de porter le message à tous les mages capables d'atteindre cette ultime magie en veillant sur ce monde pour l'éternité. Calor croyait pertinemment qu'elle savait que le temps agissait sur la transmission des connaissances, génération après génération et que le message finit toujours par se perdre. Quand les mages élues sont traversés par cette connaissance considérable se libérant de la statue, ils connaissent enfin le mystère qui se cache derrière cette magie.

Quelques jours plus tard, on retrouvait Lirana et ses amis à leur université où ils reprirent leurs journées de cours quotidienne. Pendant une mission en particulier, Lirana fut envahie par l'une de ces crises magiques les plus incontrôlables tandis qu'elle livrait un combat singulier contre la grande mage Sviktan de Ruysdran. Alors que les chances de la vaincre se dissipèrent, Lirana voyait la mort sortir des doigts de son adversaire, prêt à lui porter le coup de grâce. C'est alors que Lirana, dans une dernière salve de puissance dégagea d'elle une énorme lumière blanche qui propulsa Sviktan dans les airs. Stupéfaite, elle essaya tant bien que mal de distinguer ce qu'il se passait. Elle vit alors une silhouette totalement noircie par une aura éblouissante qui annihila toutes les couleurs, une entité incontrôlable assignée d'un contraste total. Les cheveux flottaient dans les airs et la silhouette criait à plein poumon laissant échapper quelques détonations assourdissantes. La grande mage Sviktan avait vu beaucoup de choses dans sans vie mais elle n'avait jamais vu de choses pareilles. Elle ressentait une confusion très intense. Sviktan reprit ses esprits et compris qu'il fallait riposter. Elle lança des projectiles dans les genoux pour tenter de la neutraliser. Mais de longues secondes séparaient l'attaque de l'esquive car l'entité se trouvait déjà derrière elle, prêt à lui asséner son poings incandescent. Bien qu'elle ait pu former un bouclier autour d'elle, l'impact fut critique: Sviktan fut propulsée une seconde fois. Lirana reprit de plus belle sa furie en hurlant comme une bête et dans son sillage éclatant, la sombre silhouette faisait valser les ruines. La ruysdranienne se releva d'entre les morts aussi vite qu'un spectre et se prépara à lancer un sort plus puissant. Quand soudain, la silhouette noir stoppa son vacarme et se mettait à réciter la même formule tel un miroir, tandis que Sviktan semblait peu à peu oublier cette incantation. Pris dans une impasse, la nécromancienne fut désemparée par la situation et le sort qu'on lui prépara allait l'achever. Mais dans son désespoir, la créature étincelante disparue d'un coup, cessant ainsi l'oppressante emprise de cette lumière blanche et de ce corps noir.

Ayant recouvré ses esprits, Sviktan sortit de l'ombre pour attester de son témoignage auprès des acolytes de Lirana. Pour tenter de comprendre la disparition de Lirana, Kranos, Jaskier et Sviktan se mirent à étudier sérieusement la légende de l'autel de Tchwampa et l'Omnimancie. En ressortant le livre de Calor, Kranos soulignait le fait que ces phénomènes arrivaient aux mages ayant une maîtrise quasi parfaite des 4 arcanes magiques. Or ils savaient bien que Lirana est certes intelligente et avisé mais était loin de maîtriser parfaitement au moins une des arcanes. Cela ne collait pas... Et Kranos comprit une chose en écoutant la déposition de Sviktan. Le phénomène semblait être un peu différent des autres évènements inexpliqués... voire multiples, car elle n'était pas en présence de symptômes d'une seule faculté, mais bien des trois en même temps. Dans son combat, Sviktan avait eu affaire à une magie si puissante que cette entité pouvait à la fois connaître le futur de son combat, et se retrouver partout et à tout moment, tout en ayant une force surhumaine. De plus sa magie ne venait pas que d'elle mais aussi de toute celle qui se trouvait  sur le champ de bataille en l'absorbant et en le rejetant. A cet instant, la nécromancienne comprit pourquoi elle fut affaiblie aussi vite et pourquoi elle ne se souvenait plus du sort qu'elle apprêtait à lancer, tandis qu'elle le retrouva dans les mains de cette chose. Elle lui avait volé un bout de ses connaissances dans la magie. Même s'il balança une blague à la grande mage sur la chance de ne pas avoir été transformé en simple humain, dans le coin de sa tête, il n'en revenait pas de ce que Lirana recelait déjà à son âge et à quel point sa nouvelle apparence pouvait lui faire peur. De plus, les rumeurs s'étendaient dans l'université, que le mage Calor, qui s'était mis à dos de nombreuses familles Leonardiens contre lui, était en fait l'un de ses ancêtres. Coupé de ses amis et de l'université, et accablé d'un mystère encore plus grand que l'autel lui-même, il ne semblait n'avoir que l'obscurité qui s'offrait à l'apprenti Lirana. 

Une éternité se passa quand soudain, la jeune élève laissa entrer la lumière en elle. Un festival de couleurs cosmiques scintillait devant ses yeux encore évanouis. Quand elle aperçut au-dessus de son corps allongé la statue de Tchwampa en suspens sur ses 4 colonnes. Lirana compris qu'elle se retrouvait sur cet autel légendaire. Tétanisée par l'immensité de cette statue, elle se contenta de s'en remettre au sort. Le regard profond plein de magie de la statue fixait les siens avec insistance, puis Lirana s'évanouissait à nouveau. Alors que le mystère s'épaississait et que le message n'avait pas été dévoilé à Lirana, elle se réveilla dans la forêt non loin de Leonardia et se remémora un instant ce qu'il s'était passé. Elle prit ensuite la route vers son université quand elle se retrouva nez à nez devant trois tigobs. Elle n'était pas habituée à ce genre de situation mais sans attendre elle lança un sort de transformation et combattit contre ces créatures avec une extrême dextérité. Lirana su à cet instant qu'elle était devenue plus forte. Après tout, quelque chose de très puissant sommeillait en elle! Et de l'autre côté de son esprit, l'angoisse la saisissait de plus en plus au rythme de ses pas vers Leonardia car elle était certaine que des conséquences importantes l'attendaient.