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J'ai constaté que nous sommes quelques daltonien.ne.s à arpenter ce forum et les cours. Du coup, je me demande comment chacun.e pratique, compense, s'entraîne, etc ? 

Pour ma part, à 41 ans, si j'assume aujourd'hui cet handicap, ça n'a pas été le cas pendant longtemps. Les cours d'art plastique au collège restent un souvenir pas forcément agréable. Et si j'ai toujours eu une sensibilité artistique et des envies d'expression graphique, j'ai longtemps dû composer avec une confiance en moi proche du néant dès que j'approchais d'un pinceau. D'où ma passion pour le fusain, le noir et blanc et les nuances de gris...

Et si je dis que j'assume aujourd'hui beaucoup mieux cette particularité, je dois concéder qu'après une récente reconversion professionnelle en tant que designer graphique, ce n'est pas si évident dans le domaine professionnel justement. Jusqu'à maintenant, je me suis toujours arrangé pour ne pas avoir à mettre le sujet sur la table dans ce contexte, pour trouver des pirouettes et autres moyens de compensation.

Parce que c'est bien là qu'est le sujet : comment compenser au mieux ce handicap dans une pratique qui a à priori tout à voir avec ces couleurs dont la perception nous échappe ? 

A la lecture de certains sujets du forum, j'ai cru comprendre que certain.e.s ont connu bien des difficultés à gérer les couleurs, en particulier dans les exercices du programme indispensable. Pas étonnant. Mais j'ai l'impression que cette difficulté à beaucoup à voir avec le fait d'essayer de retrouver les couleurs dans la roue chromatique de Photoshop. 

Comme s'il était important de s'entraîner à retrouver les couleurs par soi-même. De ne pas céder à la tentation facile de la pipette. Parce que si je m'entraîne, je devrais y arriver. 

Et là, je dis "Nooon !"

Sans doute parce que j'ai longtemps travaillé dans le domaine du handicap et de la rééducation, ce parcours m'a amené à être convaincu que notre handicap, comme beaucoup d'autres (au grand désespoir souvent des gens qui doivent vivre avec), ne se rééduque pas et que s'entraîner ne sert à rien sinon à se mettre en difficulté voire en échec.

Et si, IRL, on arrive plus ou moins à s'en sortir en s'aidant de l'environnement, du contexte, pour déterminer une couleur, en digital painting, les repères sont brouillés et la roue chromatique s'apparente vite à une roue de torture.

D'où l'importance des moyens de compensation

Et ce sujet dans ce forum pour partager nos bonnes pratiques, nos sites et apps qui peuvent nous changer la vie.

 

Une petite liste de sites que j'utilise pour générer des palettes de couleurs, à partir d'un code Hex ou d'une image (magique !) 

https://color.adobe.com/fr/create/color-wheel

https://coolors.co/

https://toolki.com/fr/image-palette

https://www.design-seeds.com/

 

J'aime bien celui là pour trouver les codes Hex https://encycolorpedia.fr/ 

 

Pour déterminer les couleurs d'un dessin d'imagination, j'aime rechercher une image - dessin, peinture, photographie,... - qui peut ne rien avoir à voir avec mon dessin, mais dont la palette, les nuances, l'ambiance semble coller à l'univers que je recherche. Et comme je me sais bien incapable de partir d'une feuille blanche et de créer mes couleurs, je me réfère à cette image et fais appel à la pipette pour coloriser mon dessin.

 

Et vous ? Quelles sont vos expériences, vos pratiques ? 

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Et des tests qui piquent un peu les yeux pour déterminer notre type de dyschromatopsie. Il y en a plein sur internet que vous avez déjà dû tester. Mais le premier lien est pas mal et plus complet que beaucoup d'autres. Et le deuxième est issu du fabricant de lunettes censées corriger la vue des couleurs. J'avoue que je serais vraiment curieux de les tester pour voir si ça change vraiment la vie où si ça tient plus du gadget :

http://www.opticien-lentilles.com/test_daltonien_rapide/test_de_daltonisme_rapide.html

https://eu.enchroma.com/pages/color-blind-test

 

Et si vous aimez vous faire du mal 😆 https://color.method.ac/  J'ai terminé avec un score de 6.3 et les yeux qui saignent.

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Bonjour @vinzz, je suis moi même daltonien. Il faut savoir différencier le daltonien qui est "colorblind" et ne perçois pas du tout les couleurs du "semi-daltonien" dont les perceptions sont faussées sur les nuances (protanopie par exemple). Si vous ne distinguez que les nuances de gris et aucune couleur, il sera difficile mais pas impossible de pratiquer l'art digital.

Si vous êtes pénalisé sur la perception du vert et/ou du rouge, alors la pipette et les références sont vos meilleures alliées et en aucun cas de la triche. Au vu de votre galerie, vous semblez bien vous en sortir. Les daltoniens les plus atteints ne perçoivent même plus les valeurs ( ombres et lumières) et donc la 3D.

 Donc il vous faut juste compenser. Je confond encore le jaune et le vert, il n'y a quasiment aucune différence pour moi entre ces deux teintes, mais cela me prend juste une minute pour me corriger avec la pipette, sans avoir un résultat aussi précis qu'un non-daltonien bien sur.

 

 

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Je me permets de répondre même si je ne suis pas dans votre situation. Graphiquement, je m'interroge toujours sur la perception que l'on peut avoir de mes images, le daltonisme étant la forme la plus prononcée pour se situer dans le travail de création. J'avais écrit un article dans ce sens il y a quelques mois https://digitalpainting.school/forum/topic/23428-lisibilité-dune-image-à-travers-le-prisme-du-graphisme/, n'hésitez pas d'ailleurs à me donner votre avis ou votre ressenti si vous avez envie de le lire bien sûr, j'aime beaucoup échanger sur ces sujets-là.

Si le travail vis-à-vis d'un client peut effectivement être handicapant du fait de ses attentes et de ses besoins, je pense que dans un travail personnel au contraire je préfèrerais voir le monde tel que vous le voyez, ou du moins essayez de le retranscrire (et si tout est gris, tout est gris ce n'est pas grave). Ça peut constituer tout un champ d'expérimentations, je veux bien vous donner des retours si vous le souhaitez. Je pense que ça peut même devenir un jeu de sélectionner totalement au hasard les couleurs que vous ne voyez pas.

Il n'y a pas de handicap à traduire sa propre vision du monde. En réalité, tous les êtres humains sont handicapés si on y va par là parce que nos yeux n'ont accès qu'à une toute petite partie du spectre lumineux, nous ne voyons pas toutes les couleurs qui existent et nous ne pouvons pas changer de focale non plus. Notre vision est déjà une déformation de la réalité, je pense qu'il ne fut pas hésiter à en jouer. Pour ce qui est de mon avis, la création vous offre beaucoup plus d'opportunités que les gestes quotidiens de ne pas vivre le daltonisme comme un handicap mais comme une expression libre de soi

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