Ainsi commence le voyage

[Amau'ry 2,820]

Hello Belmatheas !

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J'avais voulu répondre à ton message du 26 avril, et puis ça m'est sorti de la tête, mais je vois que comme moi pas mal de monde se reconnaît dans tes propos. 🙂 Cette sensation de ne pas savoir quand s'arrêter dans ces premiers DP, quand on a envie de chercher quelque chose qui colle au mieux à la photo d'origine, a quelque chose de vraiment déprimant quand on se rend compte qu'en fait, la technique pour faire du photoréalisme, ben on ne l'a pas !

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A mon sens, ce qui devrait guider l'apprentissage, et l'aider, c'est avant tout le plaisir. Alors évidemment il y aura des choses qu'il va bien falloir apprendre et qui, même si on n'y prend pas spécialement goût, seront un passage obligatoire. Mais en dehors de ça, à la question "où s'arrêter", moi j'ai envie de dire : au moment où dessiner ne te procure plus de plaisir. Et là, que ce soit tout simplement laisser tomber le stylet un moment et aller profiter de ses proches ou bien partir sur un dessin complètement différent, l'idée est avant tout de ne pas se forcer pour se forcer. Quand je repense à l'époque de mes études, les cours que j'ai préférés et où j'ai le mieux appris (et le mieux réussis) sont les cours où je prenais vraiment plaisir à apprendre, souvent avec un prof marquant et que je trouvais génial. A côté, les cours que je n'appréciais pas et où je me forçais à travailler sont ceux dont les résultats étaient médiocres et dont je n'ai rien retenu aujourd'hui. Ici, c'est pareil. Le plaisir, c'est le moteur, ce qui te permettra d'avancer.

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Pour revenir à l'attendu des exercices, je retourne parfois voir le avant/après de Spartan sur la montagne enneigée, et je me dis qu'on est loin du phototréalisme, quand même! L'idée étant d'apprendre à voir, décortiquer une image en formes et couleurs, utiliser le lasso pour s'y aider, comprendre le principe d'aller des grosses formes jusqu'à amener petit à petit plus de détail, etc. Je pense que le côté perfectionniste, très présent sur ce forum, est plutôt un certain frein. Et je dois personnellement lutter contre. L'exo de la montagne que je viens de finir, j'en suis quand même arrivé à laisser tomber complètement la montagne en arrière-plan après avoir passé plusieurs semaines sur l'avant-plan à chercher dans la minutie le moyen de reproduire tout ce que j'avais sous les yeux. Et si sur le moment ce n'est pas très plaisant de se dire qu'on n'a pas fini son image, je suis satisfait du résultat, je sais que j'ai appris pas mal de choses, et je suis content d'avoir réussi à m'arrêter au moment où ça commençait justement à devenir lourd pour moi de continuer l'exercice.

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Je pense vraiment qu'il ne faut pas avoir peur de passer à la suite si on ne prend plus plaisir à continuer l'exercice. Et comme d'autres le disent, de passer sur une autre image, ou plusieurs, pour faire une pause et revenir avec un oeil neuf et peut-être de nouvelles idées. A mon sens il est plus intéressant de faire de petites séances de painting régulières que plusieurs grosses qui nous amènent à un moment de saturation ou de grosse prise de tête.

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Claire évoque le fait d'aller voir les exercices des autres élèves. C'est quelque chose que je fais beaucoup, aussi. Et si bien sûr au début on est du genre à se comparer en se disant qu'on a fait mieux/moins bien qu'un autre, ça me permet notamment de voir différentes techniques, chercher à comprendre comment il ou elle a obtenu son résultat, et je trouve globalement ça très inspirant. Je trouve que ça permet parfois de se débloquer  quand on ne sait plus où aller. Chacun pouvant avoir sa vision de l'exercice, son niveau, sa compréhension, aller voir ce que font les autres me permet d'avoir des idées.

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En résumé, il est vrai que c'est difficile de ne pas être dur avec soi-même. Quand on part de loin nos attentes peuvent être très élevées, et se frotter à la réalité fait mal. D'où l'importance de la stratégie des "petits pas", y aller progressivement, définir objectivement d'où on part, l'accepter, et accepter qu'il y aura une multitude d'étapes avant d'arriver à faire ce qu'on aimerait faire. Et puis comme le dit Maxos, jeter de temps en temps un oeil en arrière pour voir d'où on vient, et réaliser que, oui, on a (beaucoup) évolué, permet de garder et entretenir sa motivation. 😉

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Enfin bref, j'ai l'impression d'avoir allongé ce monologue plus que de raison. x)

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Au final : courage à toi (et aux autres), cherche vraiment à prendre plaisir et trouver se qui t'en procure, continue d'avancer par étapes, discutes-en, inspire-toi, ne te flagelle pas, accepte de passer un exercice qui te démoralise, et les choses devraient commencer à redevenir plus gaies, je pense. 🙂

[Belmatheas 1,445]

Hello ! Ca fait un bail que j'ai pas pu poster par manque de temps (j'avais déjà pratiquement pas le temps de dessiner alors poster 😱). 

@jenny_mati Merci pour ton retour ! Le dessin que j'ai posté, c'était plus un truc de détente que l'exo 3.5 en vrai 😅. Je voulais juste me changer les idées ahah. Mais merci pour l'idée, je vais essayer d'améliorer le dessin à partir de ce que tu as fait :D.
J'ai un peu peint pendant la dernière semaine, j'ai entamé (pour de vrai) le monstre de l'exo 3.5. J'voulais me mettre un peu de "challenge", du coup il est plus "complexe" qu'un simple cylindre. Voici où j'en suis (il n'est pas terminé, je vais le continuer sur les prochains soirs parce que j'ai pas l'impression d'être arrivé au bout de ce que je peux faire)

 

[Belmatheas 1,445]

@Amau'ry Hello ! 

Merci pour ton message ! Je pense que je vais effectivement essayer de ne plus me prendre la tête. Au final, je me rends compte que plus je me force et pire c'est. Mais j'ai aussi peur de ne jamais y arriver si je ne me force pas assez. 

Après, il faut aussi que je travaille sur moi pour arrêter de me traiter de sous merde quand j'arrive pas à faire ce que je veux... Je suis pas certain MAIS je pense que ça n'aide pas x). Mais y'a toujours une tite voix qui me dit : "si une telle ou un tel y arrive, pourquoi moi j'y arriverai pas ?".
Tu vois, typiquement, je regarde ta galerie et je vois que t'avais jamais dessiner. Ensuite, je vois les résultats que t'as réussi à atteindre dans les reproduction des photos... Et, honnêtement, ça me fou le cafard... Parce que ça fait longtemps que je dessine. Tout ce que ça me fait me dire, c'est que je suis une merde en comparaison de quelqu'un qui n'avait jamais dessiné ou toucher une tablette... Fin bref. 

[Amau'ry 2,820]

Citation

Après, il faut aussi que je travaille sur moi pour arrêter de me traiter de sous merde quand j'arrive pas à faire ce que je veux... Je suis pas certain MAIS je pense que ça n'aide pas x).

Je suis du même avis. 🤣Déjà, la vie est faite de joies et de malheurs, de réussites et d'échec. C'est inhérent au principe de vie. ^^ Alors des échecs, ne pas réussir à faire tel ou tel truc, non seulement ça arrive à tout le monde, mais ça t'arrivera encore et encore. Le tout est de pouvoir comprendre pourquoi on n'y arrive pas pour soit... y parvenir, soit laisser gentiment ce qui nous bloque sur le côté et développer d'autres choses (soit parvenir au même résultat par des moyens détournés, soit développer d'autres compétences). Bon, c'est un peu abstrait dit comme ça, mais l'essentiel est de pouvoir faire un pas de côté et comprendre ce qui ne va pas. Et pour ça, les autres peuvent t'apporter un regard neuf et t'y aider, d'où l'intérêt de la communauté et des feedbacks.

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Je pense qu'il ne faut pas oublier également que tout est histoire de contexte, concernant l'apprentissage ou l'évolution. Quand tu te dis "si machin y arrive, pourquoi pas moi ?", il faut prendre en considération que tu ne peux pas attendre la même chose de quelqu'un, par exemple, qui a son petit bureau au calme, vit seul, a un boulot à mi-temps peu stressant, et du temps pour dessiner... et d'une autre personne qui a un coin de table de la cuisine pour dessiner, un conjoint ou des enfants en demande d'attention, un boulot de 40h/semaine stressant, un environnement bruyant, etc. Et là on ne parle que de l'environnement, il y a plein de facteurs à prendre en compte. Quand tu te compares à moi, je vois qu'entre le post de ton exo 2,5 et celui de la montagne il y a 6 jours. Moi j'ai mis trois semaines, en dessinant un peu presque tous les jours, en zoomant dans la photo comme pas possible, avec l'idée de recopier chaque pixel (j'exagère à peine). xD Et là c'est juste en prenant la composante "temps". Se comparer - surtout pour se rabaisser - sans prendre en compte que "on n'est pas l'autre", on n'a pas son contexte ou ses éventuelles facilités (certains seront plus observateurs, d'autres auront de base de meilleures notions de perspectives, certains seront hyper à l'aise avec toutes les utilisations possible d'un logiciel, etc.), ce n'est pas une bonne idée. Mais d'accord, comme on dit, c'est toujours plus facile à dire qu'à faire, on a des programmations engrammées dans le cerveau depuis l'enfance, et il est parfois compliqué de sortir de schémas comportementaux... mais en prendre conscience est un premier pas. 😉 

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Comme tu le dis, trop se forcer, ça peut en venir à se dégoûter. Comme se fixer des attentes trop élevées. Je n'ai plus en tête ton objectif derrière l'idée d'apprendre le dessin, mais déjà si c'est pour du loisir/passion, est-ce que vraiment c'est problématique qu'aujourd'hui tu ne parviennes pas à dessiner comme un professionnel ? C'est frustrant, certes, mais on en revient à la question de plaisir : est-ce que tu prends plaisir à dessiner ? Ou déjà à apprendre ? Personnellement ça me fait bien kiffer de découvrir de la théorie, apprendre un monde que je ne connais pas, parvenir à finalement réussir un truc en dessin, etc. Je pense que te poser un peu et te poser la question de "qu'est-ce qui me plaît là-dedans ?" pourrait t'amener à te focaliser sur les choses plus positives. Est-ce que vraiment tu n'es jamais satisfait du résultat d'un de tes dessins ? Ils ne sont pas top à tes yeux, peut-être, mais de ce que j'ai pu entendre j'ai l'impression que c'est le cas de près de 100% des artistes. xO Ou est-ce que tu n'apprécies pas le moment, quand tu peins ? Peut-être est-ce un moment "à toi" qui te permet de décompresser, t'évader ? Je vais aller un peu dans un extrême, mais quand tu dis que tu te sens souvent comme une merde, j'ai envie de te demander : pourquoi tu continues à dessiner, alors ? Pourquoi tu ne laisses pas tomber ? Pourquoi tu ne vas pas... jouer du piano ? 😉 Je suppose que tu as une réponse à cette question, non ? Enfin voilà, c'est un début de réflexion, je pense qu'y réfléchir un peu pourrait t'aider à trouver un autre axe dans ton rapport au dessin. Et pour en revenir aux attentes trop élevées, si tu te dis "je veux dessiner comme Magali Villeneuve" (je n'ai pas assez de références pour proposer quelqu'un qui serait un genre de dieu du dessin 😅) et c'est tout... ça n'ira pas. 😄 C'est l'idée des petits objectifs qui devraient jalonner ton parcours, pour avancer progressivement, et surtout faire le constat de cette avancée. En ça je trouve les cours de DPS vraiment cool, on apprend les choses petit à petit, on se voit évoluer, et quand on regarde en arrière on se dit "wah, j'ai appris plein de trucs, maintenant je maîtrise mieux ce que je fais". En plus de ce que j'ai compris les exercices suivants seront un peu plus faciles et plus cadrés que juste "recopions cette photo". 😄 Surtout que comme toi je suppose, quand je vois l'encart en-dessous de l'exercice avec les liens vers les sujets du forum de gens qui ont bien réussi l'exo, je bondis sur ma chaise en mode "What the f..., son exemple c'est vraiment des gens qui ont réussi à faire du photoréalisme d'un niveau pro ? o_O" et je déprime en regardant ce que je propose de mon côté. Donc courage, on avance à son rythme, et les choses se délieront petit à petit. 🙂 

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Je vais m'arrêter là, n'hésite pas à réfléchir un peu à tout ça et continuer d'en parler, j'espère que mes propos auront pu t'aider un peu. Je ne sais pas si tu as des proches avec qui parler de tout ça, mais ça peut être bien aussi.

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Et je le trouve vraiment top ton petit monstre, les volumes rendent très bien. ^-^

Modifié 19 mai 2022 par Amau'ry

[Jimu 5,099]

Il y a 8 heures, Belmatheas a dit :

Hello ! Ca fait un bail que j'ai pas pu poster par manque de temps (j'avais déjà pratiquement pas le temps de dessiner alors poster 😱). 

@jenny_mati Merci pour ton retour ! Le dessin que j'ai posté, c'était plus un truc de détente que l'exo 3.5 en vrai 😅. Je voulais juste me changer les idées ahah. Mais merci pour l'idée, je vais essayer d'améliorer le dessin à partir de ce que tu as fait :D.
J'ai un peu peint pendant la dernière semaine, j'ai entamé (pour de vrai) le monstre de l'exo 3.5. J'voulais me mettre un peu de "challenge", du coup il est plus "complexe" qu'un simple cylindre. Voici où j'en suis (il n'est pas terminé, je vais le continuer sur les prochains soirs parce que j'ai pas l'impression d'être arrivé au bout de ce que je peux faire)

 

 Hello !

Cool ton petit monstre !👍 J'ai hâte de voir la suite 🙂

[Belmatheas 1,445]

  Ca fait 5 mois.

  Encore une fois, j'ai tout laissé sur le tas. Pourquoi ? Parce que, comme toujours, je n'arrivais plus à toucher mon stylet, ou un crayon, sans me dire que je suis nul. Je suis incapable de ne pas me comparer et, évidemment, plus je le fais, plus je me critique et plus je suis dur avec moi-même : "Si c'est possible, je peux le faire"... Ca devient un mantra auquel je m'accroche, sauf qu'il me tire vers le fond au lieu de m'aider. Je n'y arrive pas. Qu'importe le sujet, la problématique, j'essaye encore et encore et encore, jusqu'à réussir à me dégouter. À me sentir physiquement écoeuré d'essayer, parce que chaque échec ajoute du poids à mon boulet et m'entraine vers toujours plus d'auto-humiliation. Alors j'arrête. 

  Le temps passe, pinterest et youtube savent toujours me proposer du contenu en relation avec le dessin et l'art. Pendant des mois, je fais tout pour ne pas voir. La moindre petite miniature me pince au coeur et je me dis : "T'es trop nul pour y arriver, la preuve t'es pas capable de faire une **** de fleur dans des premiers chapitres des cours !". Alors je zappe le plus vite possible. Honnêtement, ça me fait mal parce que, au fond, c'est mon plus grand regret. 

  Petit à petit, la douleur s'estompe et j'ai de plus en plus envie de regarder/écouter du contenu sur le dessin, ou l'art de manière générale. Le problème aujourd'hui, c'est que j'ai déjà trop souvent répété ce cycle infernal et que j'ai peur du recommencement... Chaque fois, c'est plus dur de reprendre et ça fait encore plus mal à la fin.
Depuis deux semaines, je le sens. J'ai envie de peindre et de dessiner. J'ai fait du vide sur mon bureau, j'ai préparé ma tablette, j'ai des idées de dessins en tête. J'ai même recommencé à regarder des vidéos sur la perspective et j'ai de plus en plus envie de me replonger dans "How to draw" de Scott Robertson.

  Il y a peu de chose sur lesquelles je sois sûr dans ma vie, mais j'aime le dessin j'en suis sûr. En revanche, je sais aussi que je n'ai aucune idée de comment m'y prendre pour me protéger contre moi-même et ça, ça me fait flipper. Je n'ai pas envie de retomber dans la spirale, mais je ne sais pas comment l'éviter si je me remets à peindre. Pour l'instant, il est là mon garde-fou. Cette peur de repartir dans le dégout de moi-même, c'est tout ce qui se tient entre moi et le dessin. Mais je le sais, je me connais et, bientôt, cette barrière va tomber. Avant que ça n'arrive, j'aimerai trouver comment faire pour ne pas sombrer dans cette prophétie auto-réalisatrice.

  Bref, je sais que je vais bientôt revenir, mais je ne vous le cache pas ; le simple fait de l'évoquer me fait un peur tellement je ne veux pas ressentir ce dégoût une nouvelle fois. 

  Pour répondre à ta question @Amau'ry, j'aime la sensation du crayon sur le papier, le fait de poser mon imaginaire sur quelque chose de concret, mais 99% du temps je n'aime pas le résultat et ça me fait me sentir nul.

[Chaz 15,823]

Salut @Belmatheas, j'ai parcouru tes messages dans ce post et j'aimerais essayer d'atténuer un peu l'influence de ce démon interne qui te siphonne toute ta confiance en toi.

Déjà, le fait que tu sois revenu poster ce message, même après des mois, même simplement pour partager ces états d'âme, montre selon moi à quel point tu aimerais revenir par ici, que tu aimes dessiner et que tu voudrais apprendre, mais cette voix qui te répète constamment que tu es nul te tire constamment vers l'arrière et t'interdit formellement la moindre erreur, le moindre écart, alors même que tu viens de débuter le programme. La rudesse voire même la méchanceté avec laquelle cette voix te traite m'a fait de la peine. Si tu me le permets, je te propose un autre mantra que "si untel y arrive, moi aussi je peux", un mantra que j'utilise pour me protéger moi-même de ce démon interne du perfectionnisme.

J'ai récemment lu un livre qui s'appelle "Les Quatre Accords Toltèques", je ne sais pas s'il te dit quelque chose. Mais j'ai retrouvé là-dedans quelque chose que je m'efforce à me marteler à chaque fois que j'ai envie de me taper dessus : toujours faire de son mieux (le quatrième accord). Tant que tu as fait de ton mieux, que tu sais avoir tout donné, ton coeur et tes tripes, alors tu ne peux qu'être fier de toi, car ta production représente TON niveau à un instant T dans ton looong chemin qui est celui sur lequel tu es quand tu apprends quelque chose. Il est une photographie de ce dont tu es capable de faire. Peu importe si elle n'est pas suffisante selon ton monstre : tu as absolument tout donné. Tu as fait mieux et moins bien que d'autres sur le forum, c'est probable. Mais rappelle-toi que cet exercice n'est PAS la finalité de ton parcours, bien au contraire, c'est le balbutiements du début. Comme disait @Amau'ry, tout le monde ne part pas du même niveau, n'a pas la même aisance en observation, n'a pas les mêmes conditions de travail. Prends chacun de tes travaux comme une photographie d'un moment de ton évolution en tant que digital painter, et pas comme le reflet du digital painter que tu peux être d'ici quelques semaines/mois/années. Il s'inscrit dans une continuité. J'ai cru comprendre que tu avais un bébé (qui a dû grandir depuis !) : chaque photo que tu as prise de lui lorsqu'il avait deux jours, deux semaines ou deux mois ne représentait pas qui il est dans sa forme finale, mais comme il était à un instant T avant d'évoluer petit à petit, jour après jour. C'est comme si ton enfant regardait une photo de lui là maintenant et se disait "oh mais qu'est-ce que j'aimerais savoir marcher parfaitement, courir, parler, lire, écrire ! Je ne suis capable de rien de tout ça, je ne vaux rien !" : ce que tu sais faire maintenant n'est que le reflet de ton niveau là, maintenant. Ce niveau n'est pas à la hauteur de ton monstre qui exige de toi que tu saches battre Usain Bolt à la course alors que tu ne peux que ramper ? Tu dois l'accepter. Tu dois l'accepter mais surtout être fier de savoir ramper, car il y a encore quelques semaines, tu ne savais même pas te retourner sur le ventre. Aujourd'hui, si. Et un jour, tu sauras courir vite. Mais avant ça, accepte de ramper, chaque jour un peu mieux, un peu plus loin. Ne regarde pas les autres qui marchent avec envie et dégoût de toi-même : laisse-toi le temps d'en arriver là, au risque de te paralyser complètement et de ne même plus t'entraîner à ramper mieux.

Je me suis perdue dans la notion de "faire de son mieux", mais j'aimerais y revenir un bout. Je donne régulièrement des cours d'appui scolaire à deux enfants d'une amie de la famille, qui ont beaucoup de difficultés d'apprentissage. Parfois, la gamine trimait pendant des jours et des jours sur un sujet, elle refaisait plein d'exercices avec moi, relisait encore ses cours à la maison, encore et encore. Je pense qu'elle travaillait sincèrement plus du triple du temps que ses camarades. Pourtant, alors que sa mère était persuadée que tous ces efforts allaient rapporter un 20/20 à la fille, elle rentrait avec un 13 ou 14/20. Et sa mère était déçue, et cette déception rendait sa fille triste. Et je combattais avec acharnement le comportement toxique de sa mère : ce 13 ou 14, c'était le reflet du travail acharné de sa fille. Elle a fait de son mieux, elle a tout donné. Sans ce travail, elle aurait probablement eu un 4 ou un 5, et là, elle a 14 ! C'est génial ! Elle devait être fière d'elle et la laisser être fière d'elle. Oui, d'autres camarades de sa classe ont eu des 19 ou des 20, parfois même sans se forcer ni travailler. Est-ce que c'est pour ça que cette gamine doit se sentir de manière permanente en dessous de tout le monde ? Est-ce que c'est en se traitant de merde qu'elle prendra le goût du travail et que sa confiance la poussera à aller de plus en plus loin ? Tu auras compris que non. Non seulement ça n'aurait pas aidé sa fille, mais ça l'aurait anéantie, ça l'aurait fait stagner, par peur de ne jamais arriver au niveau de ses camarades. J'ai réussi à transmettre à sa fille qu'elle devait être fière de passer d'une moyenne de 5 à une moyenne de 14, et non pas d'être frustrée de ne pas être à 20. Qu'elle n'oublie pas de quelle moyenne elle est venue, et qu'avec le travail, elle arrivera petit à petit à mieux faire, mais qu'il y aurait des gens avec de meilleurs notes parfois - et alors ? Qu'elle soit heureuse pour ses camarades qui ont peut-être plus de facilité à l'école ou moins de problèmes à la maison : ce qui est important pour elle, c'est qu'elle a fait de son mieux, qu'elle a tout donné, et qu'elle doit être gonflée de fierté devant son 14 pour lequel elle a tout donné.

Je sais que tu dois probablement te dire que tout ce que je dis est bien joli, mais que ça ne contentera pas ton monstre interne de faire de ton mieux. Bien sûr... pas aujourd'hui, ni demain, ni dans une semaine. Ca prendra beaucoup de temps et de travail sur toi-même et ta confiance pour l'apaiser, réussir à lui faire comprendre que tu es sur un chemin long et sinueux, et qu'il soit frustré du fait que tu ne sois pas encore au sommet ne t'aide pas à avancer - au contraire, il te paralyse sur place. Tu aimes profondément le dessin, ça se voit, et tu reviens régulièrement sur ce forum car quelque chose au fond de toi rêve de continuer à avancer sur ce chemin. Autorise-toi à être un débutant, à ne pas avoir autant de patience pour faire les moindres détails de la montagne ou de la rose : ce n'est même pas le but de l'exercice. Va à ton rythme, avance. Guide-toi en regardant le sommet, mais n'oublie pas de régulièrement jeter un oeil derrière toi pour voir tout le chemin que tu as déjà parcouru. Le sommet ne doit pas t'éblouir et t'empêcher d'avancer, mais au contraire te redonner la force de t'en approcher petit à petit. Sois fier de regarder ta reproduction de montagne, car elle est le reflet de ton niveau aujourd'hui, et d'ici quelque temps, tu le regarderas avec tendresse, en te disant que c'était l'époque, comme quand tu revois aujourd'hui d'anciennes photos de ton enfant qui a bien grandi depuis.

Je suis désolée pour la longueur de ce pavé. Je ne sais pas s'il t'aidera, s'il te permettra d'apaiser un tout petit peu ce monstre de perfection qui t'empêche d'être un débutant et de... hé bien, débuter, et d'avancer, en rampant d'abord, en marchant ensuite, puis en courant. Hier, j'ai osé poster sur le Discord un WIP tout pourri pour l'exo hebdomadaire, alors que j'en suis au chapitre 1 du programme 1 et que la plupart des gens font juste des dingueries en termes de DP. Hé bien, et alors ? Je suis une débutante et je suis là pour apprendre. Un jour, je ferai des trucs de dingue, c'est mon sommet qui me sert de guide. Mais j'ai beaucoup de chemin à franchir pour y arriver, et je suis prête à admettre ce chemin. J'y arriverai, doucement et à mon rythme, en rampant, en marchant, mais je n'accepte pas d'être éblouie par le sommet - je suis fière du chemin que je parcours là, maintenant, parce que je sais qu'il me mènera où je veux.

Je souhaite de tout mon coeur que tu parviennes à apaiser ton monstre et à te remettre à ramper, doucement mais sûrement, vers le sommet. Et beaucoup de gens sur ce forum sont là pour te donner tes tips pour mieux ramper, puis mieux marcher, puis mieux courir. Prends soin de toi, et essaie d'être gentil avec toi-même. Fais toujours de ton mieux, c'est tout ce que tu peux exiger de toi-même.

A bientôt sur le forum, j'espère 😉 

[laure 1,318]

Hello @Belmatheas, et ben, quel message... Je me souviens, on a commencé à peu près au même moment, je me rappelle de ton image perso que tu devais produire pour le chapitre 0, je l'avais trouvée cool et très ambitieuse (dans le bon sens du terme)

ça me fait de la peine pour toi de lire tes mots, c'est assez violent ce que tu ressens... Je ne saurais pas te donner de conseils, je ne te connais pas, je ne sais pas par où tu es passé, ni quelle est ta vie et quelles sont tes envies, mais comme je me reconnais un peu dans tes mots, je pourrais te dire comment je fais pour avancer, si ça peut t'aider...

Personnellement, si j'ai mis 6 mois avant de me lancer, ce n'est pas uniquement pour des raisons de manque de temps, même si ça n'a pas aidé ! C'est aussi en grande partie parce que je n'osais pas commencer par peur de ne pas y arriver. Gros blocage. Et c'est comme ça tout le temps dans tout ce que j'entreprend. La peur de l'échec me paralyse, vraiment. Je pourrais me dire que ce n'est qu'une excuse pour ne pas essayer, j'ai peur de ne pas y arriver, alors je ne fais pas, comme ça je suis sûre de ne pas me planter. C'est une posture confortable, mais c'est terriblement frustrant quand tu as réellement envie de le faire. On pourrait comparer ça à quelqu'un qui a le vertige, le vrai, et qui meurt d'envie d'aller de l'autre côté de la vallée mais qui doit traverser ce pont suspendu à quelques centaines de mètres au dessus du sol, il ne peut tout simplement pas. Et pourtant ce n'est pas l'envie qui lui manque. 

Alors c'est quoi la recette pour surmonter cette peur ? aucune idée. En ce qui me concerne, à force d'essayer, je n'ai jamais lâché l'affaire, j'ai fini par comprendre comment je fonctionnais, et j'ai eu un déclic. Comme quand on essaie d'arrêter de fumer. Ce n'est PAS uniquement une question de volonté. Il faut un déclic. Et le plus pénible c'est que malheureusement tu ne peux pas volontairement le provoquer. Par contre, il ne viendra jamais si tu lâches l'affaire. Il faut s'accrocher. Et accepter les échecs. Mais toujours continuer, continuer. 

Et sois bienveillant avec toi-même. Tu n'y arriveras pas si tu n'acceptes pas ton mode de fonctionnement. La comparaison avec les autres, tu ne pourras jamais y échapper. Le truc, c'est de te servir de cette comparaison non pas pour te rabaisser, te sentir nul, mais te donner envie de faire mieux, te surpasser. Pas forcément un objectif à atteindre, mais au moins que ça te serve de moteur. Prends un peu de recul, relativise (tu n'es pas nul, tu as déjà réussi à produire des DP vraiment chouettes), et aie un regard vraiment bienveillant sur toi-même.

Pour reprendre l'image de l'arrêt de la clope ( j'aime bien parler en image !), ce qui m'a vraiment aidé à arrêter, et il m'a fallu BEAUCOUP de tentatives, c'est de me dire que j'avais déjà réussi à vivre sans cigarette, et je me sentais bien. Donc si j'ai réussi une fois, je peux le refaire. J'essaie de me servir de ce que m'a appris cette expérience pour avancer, m'accrocher. Quand je désespère de ne pas réussir à faire le painting que j'ai en tête, je regarde ce que j'ai déjà été capable de faire, avec bienveillance, et ça me rebooste. Et aujourd'hui, j'ai (presque) accepté l'idée que je n'aurais peut-être pas le niveau que je visais au départ. Et ce n'est pas bien grave. Et crois-moi, ça a l'air facile pour moi quand j'écris tout ça, mais ça ne l'est pas, moi aussi il faut que je lutte constamment avec le découragement qui me guette, et qui attend sournoisement le moment où je serais un peu plus fatiguée, déprimée, pour me sauter dessus. Mais dans ces cas-là, j'ai fini par comprendre que ça ne servait à rien de lutter, je le laisse s'installer, j'attends que ça passe. Et ça finit toujours par passer.

Oh la la, désolée pour le pavé... j'ai l'impression de m'être muée en coach de vie avec ma bienveillance, l'horreur ! En plus je déteste parler de moi, mais ça me touche, j'espère que tu trouveras les ressources pour continuer. 😉

[Belmatheas 1,445]

Bonsoir à vous deux et merci d'avoir pris le temps pour passer me lire et encore plus pour avoir répondu.

Premièrement, je voulais m'excuser de ne pas avoir répondu plus tôt. Pour être honnête, je n'avais pas le courage de répondre avant ce soir.
Vos mots m'ont beaucoup fait réfléchir et je vous en remercie. J'ai tendance à être patient avec les gens que je connais mais dès qu'il s'agit de moi, j'en suis incapable. Par exemple, je n'attendrai jamais de ma fille qu'elle sache courir alors qu'elle vient seulement de se mettre à marcher toute seule. 

@Chaz L'analogie de la photographie d'un bébé est vraiment parlante. En te lisant, j'ai réalisé à quel point c'était criant de vérité, logique et juste du bon sens. Pourtant, je fais l'exact opposé... Quand il s'agit de moi, je finis toujours par prendre ma logique, en faire une boule et lui mettre un bon gros coup de pied pour l'envoyer bien loin... En y réfléchissant, je veux tout réussir. Qu'importe mon niveau, je veux y arriver, même si je n'ai aucune idée de comment m'y prendre. Plus le temps passe, plus je réalise que je ne sais pas faire, plus ça me vexe, plus j'ai besoin d'y arriver et plus je suis horrible avec moi.  J'ai un problème d'ego v-v

Pour la petite dont tu parles et de ses notes, ça me rappelle quand je ramenais bonne note au collège, j'avais toujours droit à un : "Et pourquoi t'as pas eu 20 ?"... Ca m'est revenu en te lisant. Et c'est horrible, je veux jamais dire un truc pareil à ma fille et pourtant je me le dis à chaque fois que je dessine :
"Regarde ton painting, regarde la ref... Tu vois bien que ça ressemble pas. T'es vraiment nul regarde toutes les erreurs que tu sais pas corriger"
...
Je vais essayer de me traiter de la même manière que ce que je traiterai ma fille. Je dis pas que je vais y arriver, mais au moins ça ne me fera pas de mal ça.
Merci pour ton message, ça m'a fait du bien de le lire !

@laure Je comprends très bien, j'ai toujours peur de tout rater et, la majorité du temps, du coup je ne fais rien. Je me dis que ça me retire une occasion de me dire : "T'es qu'une merde". Je suis très doué pour me trouvé des excuses aussi (mais je pense qu'on le fait tous un peu). "Oh mais j'ai pas le temps entre le boulot, le bébé et ma compagne", Alors qu'en vrai... J'ai un peu de temps... Mais je trouve toujours moyen de ne pas le passer à dessiner: "Oooh bah il faut faire la vaisselle, oooh une lessive à étendre, y'a du ménage par ci par la, regarde tous ces trucs à ranger, regarde tu pourrais ré-organiser ton bureau, tu pourrais regarder une série, tu pourrais jouer à Rush royale... juste un peu... pour te détendre..."
Et hop, j'ai VRAIMENT plus le temps de dessiner.

 

Le 10/25/2022 à 10:13 AM, laure a dit :

Et aujourd'hui, j'ai (presque) accepté l'idée que je n'aurais peut-être pas le niveau que je visais au départ

Ca, pour le coup, je pense juste que je ne veux pas me le dire. Pour moi, c'est l'essence même de la tristesse dans mon esprit 😕
Si je me dis ça, pour sûr, je vais finir triste vis à vis du dessin 😕
Merci, en tout cas, d'avoir pris le temps de me lire, c'est toujours réassurant de savoir que d'autres ressentent la même chose d'une certaine manière.

Aujourd'hui, j'ai craqué et j'ai réouvert PS. Juste la sensation de prendre le stylet et de le poser sur l'écran... À chaque fois, ça m'emplit de ce sentiment ... d'évidence en quelque sorte. C'est dur à décrire 😅 Comme si je faisais ce que je suis censé faire. C'est bizarre. 

Enfin bref, tout ça pour dire, merci. Merci beaucoup.

[Chaz 15,823]

Salut @Belmatheas 🙂 Je suis sincèrement ravie de te revoir ici. Et je suis contente si mes analogies ont résonné quelque part en toi. Si tu es d'accord, j'aimerais partager quelque chose de personnel dont je me suis rendue compte il y a quelques temps : peut-être que ça te parlera aussi.

Début septembre de cette année, mon père est décédé. Début octobre, je m'inscrivais sur DPS et me plongeais à fond dans le DP. Il m'a fallu quelques temps pour réaliser que ces deux événements étaient liés : mon père était un musicien de génie, et je ne dis pas ça parce qu'il était mon père. Avec son oreille absolue, il était capable d'accompagner à la guitare n'importe quelle chanson à mesure qu'il l'écoutait - il fallait le voir pour le croire. La guitare, c'était son rêve d'ado. Il avait enregistré des cassettes à l'époque, des démos, mais jamais il n'a voulu se lancer plus loin, ni jouer dans un groupe. Il disait toujours qu'il n'était pas assez bon, que ça ne suffirait pas. En parallèle de ça, j'ai moi aussi eu droit aux "Pourquoi tu as 19/20 ? Pourquoi pas 20 ?" de sa part. Il m'a transmis ce perfectionnisme à l'extrême, le fait de ne jamais être satisfait de ses productions, en particulier artistiques. Et comme je l'ai dit, aujourd'hui, il est parti, et son talent avec lui. Jamais il n'a osé se lancer à corps perdu dans son rêve car il avait estimé que ça n'était jamais assez bien. Et maintenant que j'ai pris du recul sur ma réaction, sur le fait que je m'inscrive ici à peine un mois après son décès, je me rends compte qu'en fait, j'ai décidé que je ne laisserai pas ce monstre m'arracher mon rêve : je veux apprendre à dessiner, je veux apprendre le DP. Lui, c'était la musique. Moi, c'est le dessin, depuis toujours. Et moi, je vais m'accrocher à ce rêve et ne plus le lâcher. J'ai pris conscience d'à quel point la vie est courte, et que personne n'ira décrocher ce rêve à ma place sinon moi-même.

Il y a 10 heures, Belmatheas a dit :

Qu'importe mon niveau, je veux y arriver, même si je n'ai aucune idée de comment m'y prendre. Plus le temps passe, plus je réalise que je ne sais pas faire, plus ça me vexe, plus j'ai besoin d'y arriver et plus je suis horrible avec moi.  J'ai un problème d'ego v-v

Tu sais comment t'y prendre : tu l'as déjà fait étant enfant, quand on avait pas encore implémenté ce monstre à l'intérieur de toi à coup de "Pourquoi tu n'as pas 20 ?" et que tu faisais, tout simplement. Comme ta fille aujourd'hui, tu as appris à marcher, d'abord en te hissant sur tes jambes tremblotantes, en tombant, encore et encore et encore. Puis, un jour, ça se passe mieux, tu fais enfin un pas - et tu retombes. Mais à l'époque, aucune voix ne te traitait de gros nul. Tu te remettais sur les pieds et tu recommençais... jusqu'à ce que tu y arrives. Personne n'est jamais passé de la position rampante à courir le sprint, y a eu des étapes entre deux où tu as échoué plus d'une fois avant de te hisser, puis de faire quelques pas, puis finalement de courir.

Non, tu ne sais pas faire : c'est précisément pour ça que tu es ici. Pour apprendre. Pour débuter ton chemin. Je ne pense pas que tu aies un problème d'ego, mais plutôt que ce schéma de perfectionnisme qu'on a insidieusement mis en toi n'a jamais été remis en question. Tu dois tout réussir, tout de suite !... Imagine-toi marteler cette horreur à ton enfant. Pourquoi est-ce que tu le ferais pas ? Parce que tu sais que ça n'aurait absolument aucun sens, et que tu ne ferais que la détruire en le faisant. Regarde, c'est ce que tu te fais à toi-même : tu te détruis, et tu t'empêches de te lancer sur le chemin de ton rêve.

Prends peut-être la situation d'un autre côté : imagine-toi d'ici quelques années montrer à ta fille cette reproduction de montagne qui te fait t'arracher les cheveux aujourd'hui. Imagine-toi lui pointer du doigt toutes les erreurs, les mauvais choix de couleur. Imaginez-vous en train de rire de ces erreurs. Puis... imagine lui montrer tes productions du moment, après ces longues heures à trébucher, lui montrer le niveau que tu as acquis par le travail et le persévérance, et imagine son regard s'illuminer, être impressionnée par son papa. La belle leçon que tu lui apprendrais ce jour-là, c'est : "Ma fille, accroche-toi à tes rêves. Quand tu n'y arrives pas, persévère. Accroche-toi, travaille, tombe, désespère, puis remonte à cheval, recommence. C'est comme ça que papa a réussi. Et si papa a réussi, toi aussi tu pourras tout accomplir."

Ne fais pas comme mon père : la vie est beaucoup trop courte pour que tu laisses ce rêve être pourri par ce monstre. Accroche-toi à lui de toutes tes forces, laisse-toi guider par le sommet et projette-toi dans cet instant de complicité avec ton enfant.

J'espère te revoir par ici très vite, et pouvoir regarder avec toi tes productions parfaites d'imperfections. 🙂 A bientôt.

Modifié 11 novembre 2022 par Chaz

[Belmatheas 1,445]

Bon... Il m'aura fallu 1 an pour reprendre le programme (pratiquement jour pour jour maintenant que je vois les dates...)
Je n'avais pas arrêté le dessin (enfin pas loin quoi), mais le DP était majoritairement passé à la trappe. J'ai essayé de reprendre le DP de la fleur, mais même maintenant j'ai l'impression d'être encore traumatisé quoi 🤦‍♂️ Enfin bref. 

Navré de ne pas t'avoir répondu @Chaz l'an dernier 😕 et merci pour ton message. J'espère que depuis l'an dernier tu as réussi à progresser comme tu le souhaitais.
Mais surtout, outes mes condoléances très en retard...

Pour ce qui est du cours :

J'ai commencé l'étude du poivron. J'ai dû faire ça en 3h environ (j'ai pas vraiment regardé le temps ^^'). On va dire que j'en suis à peu près satisfait, j'ai du mal à trouver comment faire une texture correcte en revanche. Chaque fois que je pose les yeux dessus, je vois un nouveau truc à régler, mais bon. On va dire qu'il est terminé ahah

Au moins, on sait que c'est un poivron et ça, c'est déjà pas mal x)

[kyuare 5,229]

Coucou ! 

Il est vraiment top ce poivron, on sent l'attention du détail et le rendu est nickel 😉 tu peux être fier de toi

Bon courage pour la suite !

[Belmatheas 1,445]

@kyuareMerci ^^

Avec un peu de chance, j'aurai le temps de faire la tasse ce soir