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Je viens de visionner la vidéo de Spartan sur ce sujet, et ça m'a beaucoup touchée. Je voulais vous dire de prendre ça vraiment au sérieux, on croit que c'est comme les accidents, ça n'arrive qu'aux autres... Jusqu'à se retrouver dans ce cas, au fond du trou. Et on se sent vraiment "bête" de pas avoir réagi plus tôt.

Je voulais vous prévenir qu'un burn-out n'arrive pas en 2 semaines. C'est très insidieux, et on ne le sent pas arriver. On croit que ça va, alors qu'on ne ressent même pas l'épuisement. J'ai fait un burn-out maternel en janvier, et 9-10 mois plus tard, je commence tout juste à remonter la pente. Parce qu'après, y'a la grosse dépression. Et je m'en mords les doigts de ne pas avoir vu les choses en face, car les symptomes sont les mêmes que ceux décrits par Spartan (fatigue, culpabilité, irritabilité, anxiété, impossible de décrocher, cerveau qui ne marche plus etc).

Début janvier, j'aurais juré que j'étais juste un peu fatiguée, que ça passerait, bah oui, mon fils a fait une énorme poussée dentaire (6 dents en 1 mois), donc ça va se calmer, tout va bien... Deux choses m'ont fait ouvrir les yeux : une neuropsy que je consultais pour autre chose m'a averti sur le burn-out, en disant que j'en présentais clairement les signes. Et une grosse grippe, qui m'a achevée. Depuis, je tombe malade tous les deux mois, d'habitude j'ai une immunité en béton, maintenant c'est du carton. Je fais des erreurs, j'ai pas trop confiance en moi au volant (j'ai fracassé la lunette arrière de la voiture dans une manoeuvre), j'étais tellement fatiguée que j'ai plusieurs fois manqué gravement de vigilance envers mon fils (y'a pas eu d'accident heureusement) etc. Dans ces moments-là, vous devenez un danger pour vous-même et les autres.

Je voulais vous dire, RIEN ni PERSONNE ne doit vous faire vivre ça. Vous restez la priorité de votre propre vie, si un client, un conjoint, un patron exige que vous donniez plus d'énergie que ce que vous avez, fuyez ! De petites entorses de temps en temps (par exemple travailler ponctuellement un weekend) pourquoi pas, mais ne JAMAIS sacrifier sa vie pour un client. Sauf s'il vous paye de quoi vous acheter une maison. Et encore.

Avec le recul, je m'en veux de ne pas avoir vu les signaux d'alarme plus tôt. J'ai tellement tiré sur la corde qu'elle s'est rompue. Si c'était à refaire, j'aurais donné moins d'énergie, je me serais plus respectée, plus de sommeil, meilleure alimentation, j'aurais imposé plus de limites à mon fils (comme vous pouvez en imposer au client), etc. Et certes, chacun mettra un temps différent à s'en remettre, car on n'a pas tous le même vécu, mais quand je dis 9-10 mois pour ma part, c'est avec un soutien psy, un super conjoint très à l'écoute, de nombreux rdv avec des professionnels de santé, des spécialistes de la puériculture pour m'aider. Cet été j'envisageais un traitement médicamenteux car j'étais au fond du trou, moi qui ai une horreur des médocs ! J'ai "perdu" de précieux mois de chômage, ça m'a ralenti pour suivre la formation freelance, je n'avais plus aucun plaisir à dessiner (ni à rien d'ailleurs), mon portfolio est toujours aussi peu rempli...

Donc clairement, je ne veux pas faire la coach bien-être en disant "prenez soin de vous", mais si en fait, prenez soin de vous. Ecoutez-vous, si vous sentez une boule au ventre en allumant votre tablette, si vous constatez que vous vous sentez morose après une session de dessin, si vous ressentez une perte de plaisir qui s'installe, si vous ne voulez plus sortir, si vous vous sentez tendu, anxieux, si vous culpabilisez pour rien : réagissez ! Si vous fumez plus, si vous buvez plus, si vous ne trouvez du réconfort que dans la nourriture, dans le jeu vidéo, que vous refusez de sortir de chez vous : consultez ! 

J'aimerai que mon expérience serve aux autres, que vous n'ayez pas à vivre la même chose. Passer des mois à pleurer sur le canapé est franchement désagréable !

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  • 2 weeks later...

Je t'envoie tout mon soutien @shamisen !! Pour avoir vécu et vivre toujours cette situation, je ne peux que te rejoindre sur tout ce que tu as dit. De mon côté, burn-out professionnel avec 5 mois d'arrêt total et presque 6 mois de mi-temps, je remonte doucement la pente et c'est loin d'être fini.

J'ajouterai que ce qui est aussi souvent insidieux avec le burn-out, c'est qu'il va justement toucher les personnes qui se considèrent "fortes", qui vont se dire "c'est bon, je gère, j'en suis capable". Alors que ce n'est pas une question de force ou de faiblesse, mais d'écoute de soi et de manière de voir et vivre les choses. Vous n'êtes pas faible, vous êtes resté fort trop longtemps.

Les pathologies mentales, même s'il y a des progrès, sont encore assez mal vues dans nos sociétés alors qu'elles sont tout autant valables que les pathologies physiques (et c'est une professionnelle de la santé qui vous écrit). Personnellement, je pars du principe que tout le monde devrait avoir un psy(chologue/chiatre) de la même manière qu'il a un médecin traitant. Il ne faut pas avoir honte de consulter, au contraire, ça démontre une grande force d'esprit !!

 

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"Ceux qui rêvent éveillés ont conscience de mille choses qui échappent à ceux qui ne rêvent qu'endormis" Edgar Allan Poe

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